Le Journal de Quebec

Un cours d’éducation à la sexualité sur tablette

Une école de Rigaud a débloqué un budget pour ce besoin jugé prioritair­e

- HÉLOÏSE ARCHAMBAUL­T

Les élèves d’un collège privé de Rigaud suivront un programme d’éducation à la sexualité sur leur tablette électroniq­ue dès septembre prochain, un besoin prioritair­e noté par la direction.

«On constate qu’il y a un besoin, on n’est pas fous», dit Sylvain Christin, directeur des services pédagogiqu­es du Collège Bourget, à Rigaud.

Hier, deux enseignant­es de l’école secondaire ont présenté un tout nouveau programme d’éducation à la sexualité dans le cadre du congrès de l’associatio­n canadienne-française pour l’avancement des sciences (ACFAS), à Montréal.

QUESTIONS FRÉQUENTES

«Je reçois tout le temps des questions sur la sexualité. Récemment, un élève me demandait: C’est quoi, l’amour? rapporte Karen Riley, enseignant­e en arts visuels et médiatique­s. Le programme répondra aux questions des élèves.»

Le retour du cours d’éducation à la sexualité a fait couler beaucoup d’encre depuis quelques mois au Québec. Malgré un projetpilo­te dans une quinzaine d’écoles depuis 2015, le cours ne sera pas obligatoir­e à la rentrée scolaire de 2017.

En 2016, les enseignant­es Karen Riley et Jolaine Lessard (qui est aussi sexologue) ont proposé au Collège Bourget de créer un contenu éducatif basé sur les critères du ministère de l’éducation.

Étant donné le besoin senti sur le terrain, la direction a débloqué un budget (un peu moins qu’un salaire annuel d’enseignant) pour créer le programme.

COUPER AILLEURS

«On aurait apprécié que le ministère mette des sous, mais nous, on a investi, dit M. Christin. On a refusé des dépenses ailleurs, on ne nage pas dans l’argent. C’était vraiment une priorité de répondre à un besoin.»

Depuis août 2016, Mmes Riley et Lessard travaillen­t à temps partiel sur ce projet. Puisque tous les étudiants de ce collège privé possèdent une tablette électroniq­ue, l’idée est rapidement venue de créer du contenu numé- rique. Dès septembre prochain, les élèves de secondaire 1 et 2 auront accès à l’informatio­n (cinq à sept heures de cours).

Lien vers des sites, vidéos interactiv­es, quiz: les adolescent­s auront accès à un contenu de base et pourront ensuite bonifier leurs acquis sur d’autres sites.

PAS L’INFO DU WEB...

«Il y a tellement de cochonneri­es et de faussetés sur internet! Au moins, les élèves vont avoir accès à la vraie informatio­n», dit Mme Lessard.

«Ce qui est tripant, c’est que les parents vont pouvoir suivre ce que fait leur enfant. Ça ouvre la porte à la discussion.»

Selon la direction, le projet n’a pas suscité d’inquiétude auprès des parents. Par ailleurs, des discussion­s en classe seront intégrées durant l’année pour assurer un encadremen­t.

Éventuelle­ment, les enseignant­es souhaitent que leur programme soit repris ailleurs dans le réseau. Le contenu de secondaire 3 est aussi en préparatio­n.

«Je comprends les profs. On ne parle pas de sexualité entre deux cours de maths, c’est difficile à gérer», dit Mme Lessard.

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Les enseignant­es Karen Riley et Jolaine Lessard ont proposé en 2016 de créer un programme d’apprentiss­age en éducation à la sexualité. Puisque le besoin était clair, la direction a débloqué un budget spécial pour leur permettre de le réaliser.

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