Une septuagénaire va quitter Oka pour de bon
Handicapée, elle doit quitter à regret sa maison
Une femme de 75 ans partiellement paralysée est anéantie depuis que l’eau a envahi la maison dans laquelle elle a passé toute sa vie, à Oka.
Denyse St-jean a été victime d’une hémorragie cérébrale à la naissance, ce qui l’a rendue handicapée. Même si tout le côté droit de son corps est paralysé, elle a toujours été autonome et n’a jamais été du genre à demander de l’aide. Or, quand les inondations ont commencé à Oka, des employés de la Ville qui la connaissent bien lui ont demandé de se préparer un sac puisqu’ils savaient qu’elle était plus vulnérable.
«Je l’ai fait sans broncher parce que je savais que ça pouvait être dangereux pour moi et que je ne peux pas marcher dans l’eau comme ça, a-t-elle confié au Journal hier. Ils sont venus me sortir de chez moi en bateau pneumatique vendredi. Les gens ont été très gentils.»
« CHOYÉE MALGRÉ TOUT »
Une voisine héberge Mme St-jean depuis qu’elle est sortie de sa résidence, située à deux pas du lac des Deux-montagnes. La dame y vivait seule avec sa chienne Chanel depuis le décès de son conjoint, il y a quatre ans.
«J’essaie de prendre ça du bon côté, j’ai de l’aide autour de moi, je suis choyée malgré tout», a confié celle qui refuse de s’apitoyer sur son sort.
Dans quelques jours, elle déménagera dans un logement appartenant à sa nièce, à Ahuntsic, à Montréal. En attendant, son frère ira chercher le reste de ses biens pour les mettre à l’abri.
«C’est sûr que ça me fait de la peine de quitter Oka, j’ai passé ma vie ici, c’est la maison dans laquelle j’ai grandi et j’y vivais encore. Mais c’est difficile pour moi de regarder l’eau monter et de savoir que je suis impuissante.»
PAS DE RETOUR
Comme un déménagement représente beaucoup d’efforts pour Mme St-jean, elle ne compte pas revenir lorsque la situation se résorbera.
«La seule chose qui me ramènera à Oka, c’est quand je vais mourir, a-t-elle soufflé. Je veux être enterrée avec mes parents et mon conjoint.»