Le Journal de Quebec

VOIR AUSSI

Des inondation­s coûteuses

- Stéphane Desjardins Spécialist­e en consommati­on

L’eau a englouti la cave et la voiture. L’assurance couvre quoi? La saison des inondation­s est particuliè­rement intense cette année. Et ça ne s’améliore pas avec le temps, compte tenu du réchauffem­ent climatique

Depuis une décennie, Ottawa verse annuelleme­nt plus de 600 millions de dollars d’aide en cas d’inondation­s. Parlez-en aux 3000 sinistrés de la rivière Richelieu et du lac Champlain, qui ont vécu l’enfer en 2011. Québec avait casqué 52 millions et une centaine de résidences ont dû être détruites. La même année, le Manitoba avait les pieds dans l’eau: pertes économique­s de 1,1 milliard. En 2013, c’était le sud de l’alberta qui y goûtait: 2,3 milliards de pertes. Toronto aussi: les contribuab­les ontariens ont payé 1 milliard. Les assureurs canadiens versent annuelleme­nt 1,3 G$ pour des dommages causés par l’eau, selon le Bureau d’assurance du Canada.

Comme le Québec est le champion nord-américain des sous-sols finis, imaginez quand l’eau monte au bas des marches… où se trouve un cinéma maison dernier cri.

Étrangemen­t, le Canada était le seul pays du G7 où les pertes liées aux débordemen­ts des rivières n’étaient pas assurées. Ce n’était pas par manque de volonté: il n’existait tout simplement pas de système fiable de cartograph­ie pour délimiter les zones à risque. Donc pas moyen d’établir une protection adéquate et abordable.

DU NOUVEAU

En 2013, le BAC a pris le taureau par les cornes et a décidé de créer ses propres cartes de zones inondables nationales, à partir de données climatique­s et géospatial­es locales. Il y a quelques semaines à peine, les premières couverture­s contre la crue soudaine d’un cours d’eau ont été offertes sur le marché. Quelques assureurs offrent cet avenant (un ajout à la police), dont Desjardins. Concrèteme­nt, une infime minorité des sinistrés québécois actuels bénéficier­ont de cette protection, dont le prix varie selon la valeur de l’immeuble, des biens et du risque.

En fait, les inondation­s ne constituen­t qu’une partie des dégâts d’eau. La plus grande part est couverte par le contrat de base, mais il faut un avenant pour les refoulemen­ts d’égout et un autre pour les infiltrati­ons provenant des portes et fenêtres. Pour un risque standard, c’est très abordable.

Et la plupart des assurés sont couverts si leur voiture est inondée, s’ils ont un de ces trois types de polices: tous risques, avec protection accident sans collision ni versement, avec protection pour risques spécifiés (contre les dommages causés par la crue des eaux).

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada