Le Journal de Quebec

La victime du maire a l’impression de « renaître »

- EMY-JANE DÉRY – Avec la collaborat­ion de Kathleen Frenette

SEPT-ÎLES | La victime du maire de Baie-trinité a eu l’impression de «renaître» lorsqu’elle a appris que la cour d’appel refusait d’entendre la cause de son agresseur.

En juillet 2015, Denis Lejeune avait été reconnu coupable d’agression sexuelle contre Caroline Lamarre, une mère de cinq enfants secrétaire pour la municipali­té. Elle ne pouvait plus travailler, mais lui était toujours le maire de la municipali­té nord-côtière de 400 habitants.

L’affaire a mené jusqu’à une modificati­on de la loi qui empêche maintenant les élus ayant un dossier criminel de siéger. Dans le cas de Baie-trinité, il fallait toutefois que la cour d’appel rende sa décision avant que cela ne puisse s’appliquer.

CONDAMNATI­ON MAINTENUE

C’est de façon unanime que la cour d’appel a refusé, hier, d’entendre les arguments de Denis Lejeune. Cela signifie que sa condamnati­on pour agres- sion sexuelle est maintenue et qu’il devra purger sa peine.

Lejeune, qui n’était plus représenté par avocat, avait omis de déposer son mémoire d’appel, une règle établie devant la cour. L’appel n’a donc pas été rejeté, mais tout simplement rayé.

SOUS LE CHOC

Au bout du fil, sa victime Caroline Lamarre était sous le choc d’apprendre la nouvelle. «C’est comme si je venais de venir au monde une seconde fois», a-t-elle dit. «Quelqu’un qui gagne un million de dollars est moins affecté que moi je le suis présenteme­nt», a-t-elle ajouté en larmes.

Depuis qu’elle a dénoncé le maire de sa municipali­té, la mère de famille a raconté avoir été confrontée à beaucoup de jugements au sein de la communauté.

Caroline Lamarre ignore pour le moment si elle retrouvera son emploi à la municipali­té. Du côté de l’administra­tion de Baie-trinité, personne n’était en mesure de se prononcer hier.

Newspapers in French

Newspapers from Canada