Moscou aurait pu faire chanter un influent conseiller de Trump
Le dossier de l’ingérence russe devant le Sénat
WASHINGTON | (AFP) Une ancienne ministre américaine a confirmé hier, lors d’une audition parlementaire sur l’ingérence de la Russie dans la présidentielle, avoir averti le président Donald Trump du risque d’un «chantage» de Moscou sur son directeur à la sécurité nationale de l’époque, Michael Flynn.
«Nous pensions que le général Flynn était compromis visà-vis des Russes», a déclaré l’ancienne ministre de la Justice par intérim Sally Yates, devant la commission judiciaire du Sénat.
POUSSÉ À DÉMISSIONNER
Michael Flynn a été poussé à la démission le 13 février après la révélation de contacts répétés avec l’ambassadeur russe à Washington avant et après l’élection, et ses déclarations inexactes au vice-président Mike Pence à ce sujet.
«Cela posait un problème parce que nous pensons que les Russes étaient non seulement au courant (du fait que M. Flynn avait menti à M. Pence, NDLR) mais qu’ils avaient aussi probablement des preuves», a expliqué l’ancienne numéro deux du ministère de la Justice, nommée à ce poste par l’ancien président Barack Obama.
SITUATION COMPROMETTANTE
«Et cela créait une situation compromettante, une situation où, en gros, les Russes pouvaient faire chanter le conseiller à la sécurité nationale» des États-unis, a-telle conclu.
Mais la haute fonctionnaire, qui s’exprimait aux côtés de l’ancien directeur du renseignement, James Clapper, n’a pas fait de révélations fracassantes, rappelant à plusieurs reprises être tenue par le secret d’informations classifiées.
Cette ingérence russe dans l’élection américaine, révélée par les agences américaines du renseignement début octobre, est contestée par Donald Trump.
Dans une entrevue la semaine dernière, il avait déjà rejeté l’accusation de piratage russe, assurant par exemple qu’il «aurait pu s’agir de la Chine, [que] cela aurait pu être beaucoup d’autres groupes».