Une gifle au visage pour la métropole
L'installation de la Banque de l’infrastructure du Canada à Toronto plutôt qu'à Montréal est une véritable gifle au visage pour la métropole, selon le président de la Chambre de commerce, Michel Leblanc, qui, comme plusieurs, déplore cette décision du gouvernement Trudeau.
Ottawa a préféré la capitale ontarienne pour y établir le siège social de la nouvelle institution créée hier dans le but d’attirer des capitaux privés pour financer des projets d’infrastructures.
Par communiqué, le ministre de l’infrastructure, Amarjeet Sohi, a expliqué que Toronto «a su établir une réputation d’excellence sur la scène internationale à titre de centre du financement des infrastructures». La nouvelle Banque est dotée d’un budget de départ de 35 milliards $. L’institution comptera 30 employés.
AMÈRE DÉFAITE
Montréal et Toronto étaient engagées dans un bras de fer dans l’espoir d’attirer le siège de la Banque.
La défaite est amère pour le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc. «Extrêmement déçu», il a été très critique.
«Dans un dossier comme ça, ça prend des champions. On a vu le ministre des Finances, Bill Morneau, travailler en faveur de Toronto. Qui défendait Montréal? Sur les grands dossiers stratégiques et économiques, qui est la voix du Québec à Ottawa? Pour l’instant, personne. Pas au niveau économique.»
JOLY RÉAGIT
Le gouvernement Couillard s’est dit «profondément déçu» de la décision. «Le Québec a développé son expertise et son savoir-faire dans ce domaine. Le modèle dont la Banque veut s'inspirer a été conçu au Québec.» Finance Montréal, qui regroupe les hautes directions de la plupart des institutions financières, a aussi dénoncé l’annonce.
En entrevue au Journal, la ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, a défendu la décision du gouvernement Trudeau.
«Le plus important, c’est qu’on ait de l’argent de la Banque», pas où celle-ci est située, a dit Mme Joly. Montréal vient par ailleurs ailleurs d’hériter de l’institut de financement du développement du Canada (IDF), qui pourrait mener à la création de 100 emplois dans la métropole, a-t-elle ajouté.