Le Journal de Quebec

Des leçons pour le Canadien

- Marc de foy marc.defoy@quebecorme­dia.com

Les Sénateurs d’ottawa et les Oilers d’edmonton sont en position d’accéder au carré d’as dans les séries de la Coupe Stanley. La bataille s’annonce dure, mais les deux équipes canadienne­s ont le mérite de se surpasser dans les moments cruciaux. Elles se veulent des exemples pour le Canadien, qui a hissé le drapeau blanc bien vite au premier tour.

On peut toujours dire que les Oilers sont appelés à devenir la prochaine puissance de la Ligue nationale.

Mais ça ne leur enlève pas leur cran.

Ils ont démontré une belle combativit­é après leur amère défaite dans le cinquième match de leur série contre les Ducks d’anaheim.

Perdre une avance de trois buts avec à peine plus de trois minutes à faire en troisième période pour ensuite s’incliner en deuxième période de prolongati­on peut mener à un point de non-retour.

À la fin de la rencontre, Connor Mcdavid a mis la main sur l’épaule de son coéquipier Leon Draisaitl, seul et l’air piteux sur le banc des joueurs, en signe de réconfort.

QUEL RETOUR !

Dans le vestiaire, le jeune capitaine a déclaré solennelle­ment que son équipe serait de retour à Anaheim pour un septième match.

Non seulement il y aura une septième rencontre, mais avez-vous vu comment les Oilers ont vaincu les Ducks, dimanche soir, devant leurs partisans? Quel massacre! Les Ducks n’y ont vu que du feu.

KARLSSON AVEC LES MEILLEURS

Quant aux Sénateurs, ils présentent une formation mieux équilibrée que celle du Canadien.

Craig Anderson accorde plus de buts que Carey Price, preuve qu’une équipe peut s’en sortir sans un gardien qui n’est pas toujours à la hauteur.

Le capitaine Erik Karlsson s’est transformé en un joueur dominant au même titre que Sidney Crosby et Mcdavid.

J’ignore si Guy Boucher y est pour quelque chose, mais Karlsson est devenu un défenseur complet et un grand meneur.

À l’annonce de la nomination de Boucher au poste d’entraîneur en chef des Sénateurs, les journalist­es d’ottawa se demandaien­t comment il allait s’y prendre pour que Karlsson devienne un défenseur soucieux du jeu défensif.

Karlsson a terminé deuxième pour les tirs bloqués dans la ligue, en saison régulière, avec 201. Il vient au 21e rang dans les séries avec 21.

Sa production offensive a légèrement baissé, mais il n’en demeure pas moins une menace constante. Il contrôle le jeu pratiqueme­nt à chacune de ses présences sur la patinoire.

Sur le banc, il est devenu aussi in- tense que Boucher derrière lui. Il a du feu dans les yeux.

ÇA PREND DES GUERRIERS

On ne sent pas assez ça chez les joueurs identifiés comme les meneurs du Canadien.

S’il est vrai que chaque joueur a son tempéramen­t, sa façon d’exprimer ses sentiments, ça prend des joueurs capables de brasser la cage dans un vestiaire.

Les grandes éditions d’antan du Tricolore avaient tout le talent au monde, mais elles gagnaient parce qu’elles y mettaient l’effort et l’émotion nécessaire­s pour gagner.

Quand Guy Lafleur sentait ses coéquipier­s ramollis, il fracassait son bâton d’un coup de bâton sur une table pour les tirer de leur sommeil.

Patrick Roy, Claude Lemieux et Guy Carbonneau, que j’ai couverts durant leurs années avec le Canadien, parlaient parfois trop au goût de leurs entraîneur­s et de Serge Savard. Mais ils livraient la marchandis­e.

Depuis plusieurs années, c’est quelque chose que l’on ne sent pas vraiment chez le Tricolore.

Max Pacioretty, Carey Price, Shea Weber, Andreï Markov et Tomas Plekanec sont des joueurs respectabl­es, certes, mais ils ne disent pas un mot plus haut que l’autre. On ne voit pas leur désir de vaincre dans leur gestuel. On n’a senti aucun d’entre eux désemparé outre mesure après leur éliminatio­n contre les Rangers.

Il ne faudrait pas qu’alexander Radulov mette les voiles.

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Erik Karlsson est devenu un défenseur complet et un grand meneur.
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