La fin de 375 ans d’histoire
C’est une page qui se tourne pour Soeur Cécile Dionne, supérieure générale des Ursulines, qui a annoncé hier le déménagement de la communauté à Beauport.
Enracinées dans le Vieux-québec depuis 375 ans, les Ursulines déménageront leurs pénates dans une résidence privée de Beauport. «C’est une page qui se tourne», a résumé la conseillère municipale Julie Lemieux.
Rattrapées par l’âge et par une santé chancelante, la cinquantaine de soeurs ursulines qui demeuraient encore dans un grand édifice patrimonial du Vieux-québec doivent se résoudre à déménager dans des locaux plus adaptés.
Ce déménagement, qui était dans les cartons depuis plusieurs mois, se déroulera à l’automne 2018. Les Ursulines composent — avec les Augustines — les deux premières communautés religieuses à s’établir en Nouvelle-france.
«Au plan affectif, c’est un grand dépouillement et un deuil. Ce sont des lieux qu’on quitte avec peine, a admis Soeur Cécile Dionne, supérieure générale des Ursulines. Mais c’est inéluctable. Nous voyions venir ça à cause de ces grands bâtiments. Il y a beaucoup moins de religieuses et elles sont beaucoup moins jeunes.»
Sereine dans les circonstances, cette dernière a glissé que «Marie de l’incarnation (cofondatrice des Ursulines) a quitté la France pour venir ici lors d’une grande traversée. C’est plus long que de faire Vieux-québec jusqu’à Beauport».
COHABITATION
Les Ursulines cohabiteront avec les Soeurs Servantes du Saint-coeur-de-marie (SSCM) qui quitteront elles aussi leur logis de la rue des Cascades, à Beauport. Les deux communautés s’installeront dans deux résidences neuves qui seront construites sur le site des Jardins d’évangéline, situé au 2500, rue Camille-lefebvre. Un total de 230 nouveaux appartements pour retraités s’ajoutera aux 187 unités existantes.
Le monastère, qui appartiendra toujours aux Ursulines, «demeurera un lieu vivant», assure-t-on. La chapelle, le tombeau et le Centre Marie de l’incarnation seront conservés. «L’école y poursuit notre oeuvre d’éducation. De plus, un pôle culturel actif, un CPE (Les Petits Murmures) et des bureaux de la Ville cohabiteront dans ces murs», a fait savoir Soeur Cécile Dionne.
VOCATION ÉDUCATIVE
La Ville de Québec louera donc des locaux dans le monastère pour y loger entre 50 et 60 employés. La municipalité promet d’aider à trouver une autre vocation aux résidences vacantes. L’engagement formel est celui de poursuivre la mission éducative des Ursulines.
«Les Ursulines ont toujours été là. Il faut saluer leur travail. L’école est un bon symbole de tout ce qu’elles ont pu apporter au fil du temps», a réagi Julie Lemieux, hier en fin d’après-midi.