Le Journal de Quebec

Arrêt des procédures ordonné contre un étudiant accusé d’agression sexuelle

- KATHLEEN FRENETTE

Ayant reçu «de nouvelles informatio­ns», la Couronne a demandé, hier, «un arrêt des procédures» dans le dossier d’un jeune Tunisien fréquentan­t l’université Laval (UL) accusé d’avoir commis une agression sexuelle sur le campus.

«Compte tenu de l’état du dossier et de la preuve disponible, le poursuivan­t n’est plus moralement convaincu qu’une preuve suffisante pourrait soutenir l’accusation telle que portée», a fait savoir la poursuivan­te, Me Sonia Lapointe, amenant un immense sentiment de soulagemen­t chez Mohamed Mehdi Ghanmi, 26 ans.

Arrivé en janvier 2017 pour faire sa maîtrise en administra­tion des affaires, le jeune homme a vu son rêve s’effondrer, le 10 février dernier, lorsque les policiers du Service de police de la Ville de Québec ont procédé à son arrestatio­n pour agression sexuelle.

incompréhe­nsion

«Je ne comprenais pas parce que je savais que je n’avais rien fait, donc que je ne pouvais pas être accusé et j’ai essayé de donner ma version, mais les policiers ne voulaient pas entendre», a dit le jeune homme, au sortir de la salle de cour.

Selon ce qu’il a raconté, ce serait plutôt celle qui s’est fait passer pour la victime qui désirait aller plus loin dans la relation avec lui et c’est parce qu’il le lui aurait refusé à de nombreuses reprises que les choses auraient dégénéré.

Pour appuyer cette théorie, le jeune homme a remis à son avocat, Me Marc Delisle, de nombreux échanges écrits qu’il a eus avec la jeune fille et cette preuve, qui n’avait pas été «trouvée» par les enquêteurs du SPVQ, a été remise au procureur en chef, Me Sabin Ouellet, qui a «ordonné l’arrêt immédiat des procédures».

Expulsé DE L’université Laval

Malgré une fin «heureuse», la triste aventure va laisser des traces profondes pour monsieur Ghanmi, qui, aussitôt les accusation­s déposées, avait été «expulsé» de l’université à la suite d’une décision prise par le comité de discipline.

En fin de journée, l’université Laval a fait savoir qu’«à la lumière des nouvelles informatio­ns» elle fera «les démarches nécessaire­s pour réviser le dossier» du jeune homme.

Cependant, comme les milliers de dollars qui devaient servir à ses études se sont envolés en procédures judiciaire­s, Mohamed Mehdi Ghanmi espère pouvoir trouver un terrain d’entente avec ceux qui l’ont jugé à tort.

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