La parenthèse politique
Par le hasard d’un désastre naturel qui, avec raison, monopolise l’attention des élus et des citoyens, le gouvernement Couillard profitait d’une parenthèse politique au moment même où les mauvaises nouvelles s’accumulaient pour lui.
Bulletins faussés dans les écoles. Des urgences toujours aussi dysfonctionnelles. Le retour en force des vieux démons de l’ère Charest. Le témoignage en commission du patron de L’UPAC. L’affaire Charest-bibeau et les trous de mémoire de l’ex-directrice du financement Violette Trépanier révélés par notre Bureau d’enquête. Les déboires des dirigeants gloutons de Bombardier. Etc.
COURTE PAUSE
Or, la pause fut de courte durée. Le Journal rapportait hier qu’en novembre 2014, le PLQ avait conclu une entente tout à fait légale avec le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP). Laquelle excluait 41 mots-clés sensibles et 65 documents de la preuve saisie par L’UPAC en juin 2014 dans les bureaux du PLQ.
Étonnamment, cette énième révélation atterrit du PLQ lui-même. Par souci, jure-t-il par communiqué, de «transparence et compte tenu de l’actualité récente». L’euphémisme est joli. À moins que la sortie imminente de la nouvelle ne lui ait donné le goût soudain d’être «transparent».
LE MEILLEUR REMÈDE
Le problème est que cette sacrosainte «transparence» ne se pointe que trois ans après l’entente conclue avec le DPCP. Bref, c’est tout, sauf pressé. Il faut dire que ces fameux 41 mots-clés comprennent notamment des expressions aussi évocatrices que «fraude», «UPAC», «constat d’infraction» «manoeuvres électorales frauduleuses», «financement» et «contrats».
On sait pourtant qu’en matière d’éthique, «le meilleur remède à l’obscurité, c’est la lumière, la transparence». La formule est en effet fort juste. Elle fut d’ailleurs prononcée le 21 mai 2014 par Philippe Couillard luimême, lors de son tout premier discours d’ouverture comme premier ministre. Dommage qu’un engagement aussi noble n’ait pas tenu la route plus longtemps.