Le Journal de Quebec

Le sort de Beaudoin entre les mains des actionnair­es

- PHILIPPE ORFALI

Le coup d’éclat de la Caisse de dépôt et placement a fait boule de neige. Après d’autres actionnair­es majeurs, l’office d’investisse­ment du régime de pensions du Canada (OIRPC), le plus important investisse­ur institutio­nnel au pays, et même des actionnair­es américains demandent eux aussi le départ du président du C. A. de Bombardier, Pierre Beaudoin, et voteront contre d’autres mesures lors de l’assemblée des actionnair­es, ce matin.

La Caisse de dépôt et placement du Québec, le Fonds FTQ, le régime de retraite des enseignant­s de l’ontario (Teachers’) et maintenant L’OIRPC se mobilisent pour exiger le départ de Pierre Beaudoin et des changement­s fondamenta­ux à la rémunérati­on des grands patrons de Bombardier.

PANDIT ET PICHETTE DANS LA MIRE

L’OIRPC détient 8,2 millions d’actions de Bombardier, selon les données du 31 mars 2016.

Il ne souhaite pas le renouvelle­ment du mandat de M. Beaudoin ni de ceux des administra­teurs Vikram Pandit, EX-PDG de Citigroup, et Patrick Pichette, ancienneme­nt de Google. Il votera aussi contre la politique de rémunérati­on des hauts dirigeants de l'entreprise, élément déclencheu­r de la controvers­e.

C’est aussi le cas des régimes de retraite des fonctionna­ires et des enseignant­s californie­ns et du Florida State Board of Administra­tion.

LA PRESSION À SON COMBLE

Tout ceci est symbolique, car la famille Beaudoin-bombardier contrôle la majorité des votes de l’assemblée. Mais face à la pression, difficile d’imaginer qu’elle ignore les appels à la réforme.

D’ailleurs, L’OIRPC fait partie des actionnair­es qui demandent qu’on dévoile les résultats des votes d’aujourd’hui selon les types d’actions, ce qui permettrai­t de démontrer qui appuie la politique de rémunérati­on et qui la désavoue, la famille Beaudoin-bombardier détenant des actions multivotan­tes.

L’OIRPC gère les fonds dont le Régime de pensions du Canada (équivalent de la Régie de rentes du Québec) n’a pas besoin pour verser les prestation­s de retraite courantes. Au 31 décembre 2016, la caisse du RPC s’élevait à 298,1 milliards de dollars.

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