Comment composer avec un homme muet?
La lettre dont j’ai utilisé le titre pour la mienne m’a fait revivre des pans de ma vie. Depuis 50 ans je suis mariée à un muet. Mon grand amour pour lui et ma soumission aveugle m’ont permis de passer au travers de situations fort déplaisantes. J’allais pleurer en silence et je revenais avec la ferme intention d’être encore plus dévouée qu’avant pour me faire aimer. Certain d’avoir les meilleures idées dans la maison, il décidait de tout. Quand il ouvrait la bouche, ses paroles étaient assommantes. C’est ainsi qu’il s’est mis tant de monde à dos et privé d’amis.
À 40 ans je suis tombée malade. Ça m’a pris deux ans à me remettre. Ce qui m’a permis de réfléchir à ma vie de couple, de mère et de femme. Puis j’ai changé. Je suis sortie de la maison pour retourner aux études. J’avais une place dans mon petit monde et je voulais m’en faire une dans le grand. J’ai réussi.
Mon changement ne fut pas facile pour mon mari. J’ai suivi des thérapies, dont une en couple de courte durée, parce qu’il était certain que j’allais le quitter. Il espérait encore que je redevienne comme avant, mais malgré mes 74 ans, il n’en fut rien. Comme dans le cas « d’anonyme », il se replie sur lui-même et fonctionne sur les freins, alors que moi je continue à déborder d’énergie.
Je pense qu’au fond il ne parle pas parce qu’il est à court d’arguments et n’a jamais appris à s’exprimer, sauf pour blesser. C’est un homme rigide, porté sur les phrases assassines pour parler aux autres. Ma vie n’est pas toujours facile parce que je suis toujours avec lui. Pourquoi? Je me pose souvent la question. Ce n’est quand même pas une méchante personne car il appris à respecter les autres et à les traiter correctement. Heureusement que de mon côté, j’ai appris à m’affirmer et à être bonne pour moi. Et comme je sais que se faire du bien ne suppose pas faire du tort à l’autre, c’est probablement pour ça que je reste. J’ai pris pour acquis qu’il est comme cela et qu’il n’est pas intéressé à changer.
J’ai pris ma place
On pourrait effectivement se demander ce que vous faites encore là? Mais le postscriptum de votre lettre m’indiquait que vous vivez avec cet homme comme des colocs, que c’est un arrangement de vie que vous renégociez chaque jour, et vous êtes fière de ce que vous êtes parvenue à atteindre au niveau du respect de vous-même. Cerise sur le gâteau, vous dites vous être appliquée à vous organiser une vie intéressante. Tout ça aura de quoi stimuler cette « Anonyme », mais aura-t-elle la même énergie que vous pour passer au travers? Ça reste à voir!
À propos des religions
Je fus ravie que vous affichiez votre position contre le voile et je vous trouve courageuse de le faire malgré l’attentat à la Mosquée de Québec. On nous a fait sentir tellement coupable de ce geste que c’est à se demander quels sont nos droits chez-nous? J’ai même entendu une musulmane dire: « Qu’ont les Québécoises contre le voile? Nous les musulmanes on accepte bien vos codes vestimentaires? »
Rendue à 60 ans, je commence à me foutre de ce qui risque d’arriver dans l’avenir, puisque nos jeunes ne semblent pas s’en soucier. Ma propre fille a marié un descendant musulman non pratiquant qui, malgré cela, se montre contrôlant en l’éloignant de ses amies et de sa famille et en lui lavant le cerveau. Vous comprendrez que je n’ai aucune pitié pour eux. Mais comme nos gouvernements penchent de leur côté, que nous reste-t-il pour nous faire valoir?
Francine, Longueuil
Même si je suis ouverte au multiculturalisme, je considère qu’à trop vouloir en faire, on réussit parfois à bousiller le plus important, à savoir nos valeurs fondamentales.