Un projet-pilote refusé pour protéger Uber, selon Taxis Coop
La coopérative voulait importer à Montréal un concept qui a du succès à Québec
Le ministère des Transports refuse d’étendre à Montréal un projet-pilote de Taxis Coop permettant de réduire les délais d’attente, car il pourrait nuire aux autres intermédiaires, incluant la multinationale Uber, a appris Le Journal.
«Vous nous demandez de la modernisation, vous dites que le système est préhistorique, et, là, vous venez nous bloquer lorsqu’on se prend en main», déplore Abdallah Homsy, président de Taxis Coop Québec. «À mes yeux, ils veulent ouvrir la place à Uber. On fait tout pour nous bloquer», a-t-il ajouté.
Le projet-pilote, lancé en 2015 à Québec, autorise les chauffeurs qui ne sont pas dans la zone liée à leur permis de prendre un passager plutôt que de «rouler à vide». Pour en bénéficier, le client doit impérativement utiliser l’application mobile.
Par exemple, un taxi enregistré à Québec qui fait une course jusqu’à Sainte-foy peut ensuite embarquer un client dans cette zone, ce qui n’était pas possible dans le passé.
À noter que la multinationale Uber, qui peut opérer au Québec en vertu d’une entente avec le gouvernement Couillard, n’a pas de zone délimitée et peut faire des transports partout au Québec.
TEMPS D’ATTENTE EN BAISSE
«L’application recherche un taxi de la bonne zone et s’il n’est pas disponible en moins de 30 secondes, le logiciel dirige automatiquement l’automobile la plus près du client», se félicite M. Homsy.
Ça fonctionne: le temps d’attente a diminué, les plaintes sont en baisse, les chauffeurs sont plus heureux selon Taxis Coop.
La coopérative de chauffeurs voulait importer le concept à Montréal pour permettre aux trois coopératives de l’île, l’ouest, le centre et l’est, d’y avoir droit.
Or, le 28 avril, le MTQ a refusé net la demande de la coopérative de taxis.
«Le [MTQ] n’est pas favorable à la modification demandée [...]. Notamment, cette modification inclurait seulement trois intermédiaires de service de taxi réguliers, alors qu’on compte 15 autres intermédiaires sur ce territoire», a invoqué le DG au transport terrestre du MTQ, Martin Breault, dans une lettre obtenue par notre Bureau parlementaire.
PAS CONTRE L’IDÉE
Du côté du bureau du ministre Laurent Lessard, on indique ne pas être contre cette idée, mais on préfère attendre à plus tard pour éviter de modifier un projet-pilote déjà en cours.