S’enrichir par l’immigration
J’applaudis la chronique de mon collègue Martineau, «Toronto nous plante haut la main». Impossible de nier l’écart «canyonesque» qui s’est creusé au fil des ans entre l’ex-métropole du Canada, Montréal, et la nouvelle, Toronto. Aussi appelée la New York du nord.
Les souverainistes expliquent le déclin de Montréal par la perfidie du fédéral: Voie maritime, Mirabel, industrie automobile, etc. Les fédéralistes blâment l’élection du PQ en 1976 et l’exode des sièges sociaux.
Tous ont en partie raison, mais au lieu de se gratter le bobo et de se rouler dans la farine du passé, les Montréalais devraient se demander pourquoi ils se font «planter» par Toronto en 2017, même du côté des arts et de la gastronomie.
La prospérité – mais aussi la diversité de Toronto – y est pour beaucoup.
FIERTÉ MULTIETHNIQUE
La Ville-reine, tout comme New York, son modèle, ne craint pas l’immigration. Plus de la moitié des Torontois sont nés à l’étranger (à Montréal, c’est le quart). Le chômage chez les immigrants à Toronto dépasse d’un seul point le chômage chez les natifs torontois (Statistique Canada, mars 2016).
Les Torontois sont fiers du caractère multiethnique de leur ville. En retour, les immigrants sont fiers d’être torontois.
Quand je travaillais chez Rogers à Toronto, tous les matins dans l’ascenseur, ou dans la file d’attente devant le Tim Hortons au 2e étage, j’étais ébahie par la diversité ethnique de mes collègues – chinois, pakistanais, indiens, sud-africains, colombiens – en grande partie techniciens ou ingénieurs. Je n’ai jamais entendu des employés «de souche» s’en plaindre.
Ici, les gens chialent qu’il y a trop de «races» dans l’autobus Côte-des-neiges.
Le multiculturalisme anglo-canadien ne convient pas à la réalité québécoise, mais une immigration dosée et gérée en fonction de la capacité d’accueil et des particularités culturelles et démographiques locales ne sera jamais un problème. Elle sera plutôt une source d’enrichissement.
La preuve se trouve à l’autre bout de la 401.