Le Journal de Quebec

Il devra déménager sa ferme pour s’éloigner du fleuve

Un agriculteu­r du Centre-du-québec va payer 2,5 millions $ pour traverser la rue

- MAGALIE LAPOINTE

« C’est un Cauchemar. si j’avais su ça il y a sept ans, j’aurais accepté l’offre de mon père d’acheter une autre ferme à victoriavi­lle loin de l’eau. » – David Dubois, fermier

BAIE-DU-FEBVRE | Un agriculteu­r devra débourser 2,5 M$ pour déménager sa ferme laitière de l’autre côté de la rue parce qu’il y a trop de risques qu’elle soit inondée.

David Dubois, 34 ans, est copropriét­aire depuis sept ans de la ferme G.N. Dubois, située à Baie-du-febvre, au Centre-du-québec. Il n’aurait jamais cru un jour voir l’eau du fleuve monter jusqu’à sa ferme, située à 1 km du cours d’eau.

Sa municipali­té l’empêche maintenant d’agrandir sa ferme en raison du trop grand risque d’inondation. Il s’est donc résigné à en construire une nouvelle de l’autre côté de la route, plus loin du fleuve St-laurent. Mais ça lui coûtera 2,5 M$ pour éviter les problèmes futurs.

«C’est un cauchemar. Si j’avais su ça il y a sept ans, j’aurais accepté l’offre de mon père d’acheter une autre ferme à Victoriavi­lle loin de l’eau», dit-il.

Pourtant, lorsque son père Normand Dubois a acheté les terres et le bétail en 1981, il n’était pas question que le fleuve puisse autant déborder.

CAUCHEMAR

Le père et le fils possèdent une centaine de vaches et 225 acres de terre, 25 acres sont du côté de la rivière et les 200 autres de l’autre côté du rang Marie-victorin. En face des deux résidences familiales. Lors de l’achat, tout avait été pensé pour que la famille habite du même côté de l’étable sans avoir à traverser le rang très passant où la vitesse permise est de 90 km/h.

Il y a deux ans, les propriétai­res ont demandé un permis de constructi­on, afin de moderniser l’étable. C’est à ce moment que le fils a appris qu’il ne pourrait agrandir son étable.

Depuis l’acquisitio­n en 1981, jamais la famille n’avait vu l’eau monter comme cette semaine. David Dubois devra donc se construire de l’autre côté du rang à l’été 2019. Un montant de 2,5 millions de dollars est prévu au lieu des 600 000 $ qu’il avait calculés à l’achat de la ferme. Sans compter que la famille Dubois devra se faire réinstalle­r une fosse neuve de l’autre côté du rang, près de la constructi­on neuve.

100 HEURES PAR SEMAINE

Celle aménagée en 2001 fait maintenant partie de la zone inondable, elle devra être démolie tout comme les bâtiments adjacents.

«À moins que je garde une partie de la bâtisse principale pour me faire un garage de mécanique, tout ce qui est de ce côté devra être démoli», a-t-il ajouté.

À court terme, ce sont les semences et les récoltes qui sont affectées.

«Nous devrons travailler 100 heures par semaine pour essayer de rattraper un peu le temps perdu», dit David Dubois.

Les Dubois n’ont aucun employé et devront tout faire seuls.

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David Dubois n’aurait jamais acheté une ferme à cet endroit s’il avait su que l’eau transforme­rait son travail en cauchemar.

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