Pierre Beaudoin reste et les salaires augmenteront
Les actionnaires ont voté à plus de 93 % pour la nouvelle politique de rémunération
Bombardier ira de l’avant avec sa controversée politique de rémunération de ses hauts dirigeants alors que Pierre Beaudoin demeure à la tête du conseil d’administration de l’entreprise.
Hier, lors de l’assemblée annuelle de Bombardier, les actionnaires ont voté à plus de 93 % pour la nouvelle politique de rémunération.
Plusieurs grands fonds d’investissement avaient pourtant dénoncé cette hausse de salaire tout en réclamant le départ de Pierre Beaudoin. «On a écouté les gens et on a pris les actions que l’on devait prendre. Les actionnaires ont parlé», a indiqué le président de Bombardier, Alain Bellemare.
Il y a quelques semaines, en raison de la grogne populaire, Bombardier avait reporté d’un an, soit jusqu’en 2020, certains paiements qui devaient être versés en 2019 à ses six plus hauts dirigeants.
À l’origine, leur rémunération globale devait totaliser 32,6 millions $, représentant une augmentation de 50 % sur un an.
Lors de la période de questions, plusieurs petits actionnaires ont dénoncé cette politique de rémunération, dont le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC). «C’est très décevant. Mais on constate qu’alain Bellemare prend le contrôle de l’entreprise», a souligné le directeur de l’institut sur la gouvernance, Michel Nadeau.
EN MODE TRANSITION
Pierre Beaudoin demeurera président du C. A. Il a été facilement réélu avec 92,3% des votes des actionnaires. Il délaissera toutefois ses fonctions exécutives le 30 juin prochain.
À la Caisse de dépôt, on soutient que cette décision est un pas dans la bonne direction. «Le geste posé enlève l’ambiguïté à la tête de l’entreprise. Nous continuons de croire que Bombardier a besoin d’un président indépendant du conseil», a réitéré le porte-parole de la Caisse, Maxime Chagnon.
SCÉNARIO DE TRANSITION
La direction de Bombardier évoque un scénario de transition à la tête de l’entreprise. Le salaire de 5 millions $ de Pierre Beaudoin sera révisé à la baisse.
«Le départ annoncé de Pierre Beaudoin ne réglera pas le problème de fond sur la rémunération», a cependant fait valoir le coordinateur de l’association internationale des machinistes et des travailleurs et travailleuses de l’aérospatiale, David Chartrand.
À la Bourse de Toronto, le titre de Bombardier a terminé la séance hier en hausse de 8 % (+16 cents), à 2,21 $.
« J’ai toute la liberté pour diriger bombardier et prendre les décisions qui s’imposent. » – Alain Bellemare, PDG