Le Journal de Quebec

Une bonne première messe

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX

Rien que pour entendre Webster, un rappeur québécois et musulman ayant grandi à Limoilou, la première de Y’a du monde à messe vaut le détour.

Animé par Christian Bégin, le nouveau talk-show de Télé-québec, produit par Marie-france Bazzo, n’est pas dénué de défauts, mais grâce au fier représenta­nt du hip-hop local, vous n’aurez pas l’impression de perdre votre temps en ouvrant votre téléviseur, ce soir, à 21 h.

Entouré d’invités ayant soulevé leur lot de controvers­es au fil du temps, Webster tire son épingle du jeu en tenant un discours qui résonne fort en 2017.

Quand Christian Bégin lui demande «de quoi sommes-nous encore esclaves?» il répond «la peur». De l’autre, du changement, du futur, de l’islam, de l’immigratio­n, etc. «Beaucoup de gens voient le Québec comme blanc, francophon­e et catholique. C’est une vision passéiste», ajoute l’artiste de 37 ans.

Visiblemen­t nerveux en début de programme, Christian Bégin parvient à trouver son rythme en cours de soirée. L’acteur l’échappe toutefois en stoppant un débat naissant sur la laïcité entre Gilbert Rozon et Bernard Drainville. Dommage, leur échange s’annonçait prometteur.

CONFESSION­NAL

Désirant profiter du fait qu’on enregistre l’émission au Théâtre Paradoxe, une ancienne église, les concepteur­s de Y’a du monde à messe ont prévu un segment au cours duquel les invités entrent dans un véritable confession­nal et révèlent quelque chose d’intime. Une bonne idée sur papier? Peut-être. Mais en pratique, ces vignettes de retour de pause n’apportent rien de bien intéressan­t, sauf si vous jugez que Bernard Drainville qui perd sa virginité dans un champ infesté de maringouin­s manquait à votre culture.

Le rendez-vous hebdomadai­re sera présenté jusqu’au 10 septembre.

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Christian Bégin anime Y’a du monde à messe à TéléQuébec.

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