Dérive annoncée de la FFQ
La présidente de la Fédération des femmes du Québec a démissionné de son poste en annonçant que la structure ne répondait plus à ses valeurs. Depuis, l’ensemble du conseil d’administration se refuse à tous commentaires. Pourtant, cet automne, elles étaient très loquaces sur la nécessité de relancer la FFQ grâce à une campagne de financement. Où s’en va la fédération? On se le demande depuis un bon moment déjà.
GÉRER UNE FÉDÉRATION
La FFQ a longtemps été la voix des femmes du Québec qui cherchaient à se faire entendre par les gouvernements. Elle représentait une vision globale et inclusive des enjeux et des discriminations vécus par les femmes. Cependant, depuis quatre ans, leurs publications se sont faites plus rares, leurs prises de position publiques et leur rayonnement se sont tranquillement estompés pour presque totalement disparaître dans les deux dernières années.
Certes, il est difficile aujourd’hui de gérer une fédération. Regrouper un ensemble de groupes, d’associations et d’individus comporte son lot de défis. Comment rassembler et prendre des décisions alors que chaque groupe et organisme lutte pour sa survie corporative? Sans leadership affirmé, impossible de mener le bateau à bon port.
Le problème: le leadership n’est plus. La fédération ne sait comment gérer ses rôles de porte-voix et de groupes de pression. Elle a perdu sa voie.
LA NATURE A HORREUR DU VIDE
Dans les dernières années, c’est le Conseil du statut de la femme et d’autres groupes qui ont repris le flambeau de la défense des femmes. Ils ont débattu des congés parentaux, des femmes en politique et de l’amélioration des régimes de retraite, autant de sujets absents à la FFQ si l’on en croit son site internet. Autant de débats d’actualité qui pourraient faire avancer les choses si la FFQ oubliait son corporatisme et s’alliait aux groupes qui se battent sur le terrain.