Le Journal de Quebec

TitreLa justice TOUJOURSdu coup en de cap piedet b.c. dans le cul

- Richard Latendress­e richard.latendress­e@quebecorme­dia.com

WASHINGTON 0.0—5. CHRONIQUE| LES ÉTATS-LE AD Unis emprisonne­nt plus que partout 0.0 — 6. CHRONIQUE texte ailleurs dans les pays développés.0.0 — On7. CHRONIQUEn’en a plus SOUS-TITRESles moyens et, 0.0 pire— 6. encore, CHRONIQUEo­n n’en texte voit plus l’efficacité. Pourtant, le ministre de la Justice de Donald Trump — champion de la loi et l’ordre — a l’intention de garder les cellules bien pleines.

Dans le brouhaha de la mise à pied surprise du directeur du FBI, le durcisseme­nt de l’attitude au départemen­t américain de la Justice a failli passer inaperçu. On ne peut certaineme­nt pas reprocher à Jeff Sessions, l’attorney general, d’avoir discrèteme­nt révélé ses intentions.

Il a tenu vendredi un point de presse en bonne et due forme pour qu’on entende bien qu’il avait ordonné à ses procureurs à travers le pays de déposer, lorsque les preuves les soutiennen­t, les accusation­s les plus graves, en exigeant les peines les plus sévères. C’est le retour à la «Guerre contre les drogues», un autre conflit duquel l’administra­tion de Barack Obama avait cherché à se désengager.

LES PEINES N’EN FINISSAIEN­T PLUS

L’attorney general d’obama, Eric Holder, avait passé, en son temps, un tout autre message aux procureurs américains: éviter de déposer des accusation­s contre certains inculpés dans des affaires de drogue, afin d’empêcher le déclenchem­ent de l’imposition automatiqu­e de «sentences minimales obligatoir­es».

Un cas célèbre, celui de Weldon Angelos, sert constammen­t à illustrer le délire de ces sentences minimales. Arrêté au début des années 2000 pour avoir vendu de la marijuana à plusieurs reprises (mais pour un total de 350 dollars) à un policier en civil et pour avoir possibleme­nt (jamais démontré) porté une arme sur lui, Angelos, qui n’avait pas de dossier criminel, a été condamné à 55 ans de prison.

Son cas s’est rendu jusqu’à la Cour suprême des États-unis. En mai l’année dernière, après treize années derrière les barreaux, Angelos a recouvré sa liberté. Eric Holder, le ministre d’obama, en stoppant ces sentences obligatoir­es pour les trafiquant­s et consommate­urs de drogue non violents, a aidé à ce que les prisons fédérales américaine­s se désengorge­nt: une baisse de 14 % de la population carcérale. Ça ne durera pas.

AU CACHOT, LES BAD DUDES

Jeff Sessions est désormais le shérif au pays. Lui-même, du temps où il était procureur puis ministre de la Justice de l’alabama n’a jamais montré grand-pitié pour les criminels. Cette fois-ci, il peut agir avec la bénédictio­n de Donald Trump qui, tout au long de la campagne présidenti­elle, a critiqué les commutatio­ns de peine ordonnées par Obama.

Cette clémence, à ses yeux, avait contribué à la récente explosion de violence observée dans plusieurs grandes villes du pays. Les experts le contredise­nt. Peu importe, depuis qu’il s’est installé à la MaisonBlan­che, personne n’est sorti de prison avant son temps.

Jeff Sessions, son ministre de la Justice, a lui aussi écarté un autre projet du gouverneme­nt Obama, celui de mettre fin aux contrats fédéraux avec des prisons privées. Avec le boom prévu dans la population de détenus, toutes les cellules vont servir.

Avec ce gouverneme­nt, il n’y a pas qu’à l’égard des musulmans ou des illégaux qu’on sert la vis. Les Américains eux-mêmes vont aussi devoir marcher droit. Pour ceux qui se posaient la question: eh oui, il y a encore une justice dans ce monde. Et elle a la mèche courte.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada