TitreLa justice TOUJOURSdu coup en de cap piedet b.c. dans le cul
WASHINGTON 0.0—5. CHRONIQUE| LES ÉTATS-LE AD Unis emprisonnent plus que partout 0.0 — 6. CHRONIQUE texte ailleurs dans les pays développés.0.0 — On7. CHRONIQUEn’en a plus SOUS-TITRESles moyens et, 0.0 pire— 6. encore, CHRONIQUEon n’en texte voit plus l’efficacité. Pourtant, le ministre de la Justice de Donald Trump — champion de la loi et l’ordre — a l’intention de garder les cellules bien pleines.
Dans le brouhaha de la mise à pied surprise du directeur du FBI, le durcissement de l’attitude au département américain de la Justice a failli passer inaperçu. On ne peut certainement pas reprocher à Jeff Sessions, l’attorney general, d’avoir discrètement révélé ses intentions.
Il a tenu vendredi un point de presse en bonne et due forme pour qu’on entende bien qu’il avait ordonné à ses procureurs à travers le pays de déposer, lorsque les preuves les soutiennent, les accusations les plus graves, en exigeant les peines les plus sévères. C’est le retour à la «Guerre contre les drogues», un autre conflit duquel l’administration de Barack Obama avait cherché à se désengager.
LES PEINES N’EN FINISSAIENT PLUS
L’attorney general d’obama, Eric Holder, avait passé, en son temps, un tout autre message aux procureurs américains: éviter de déposer des accusations contre certains inculpés dans des affaires de drogue, afin d’empêcher le déclenchement de l’imposition automatique de «sentences minimales obligatoires».
Un cas célèbre, celui de Weldon Angelos, sert constamment à illustrer le délire de ces sentences minimales. Arrêté au début des années 2000 pour avoir vendu de la marijuana à plusieurs reprises (mais pour un total de 350 dollars) à un policier en civil et pour avoir possiblement (jamais démontré) porté une arme sur lui, Angelos, qui n’avait pas de dossier criminel, a été condamné à 55 ans de prison.
Son cas s’est rendu jusqu’à la Cour suprême des États-unis. En mai l’année dernière, après treize années derrière les barreaux, Angelos a recouvré sa liberté. Eric Holder, le ministre d’obama, en stoppant ces sentences obligatoires pour les trafiquants et consommateurs de drogue non violents, a aidé à ce que les prisons fédérales américaines se désengorgent: une baisse de 14 % de la population carcérale. Ça ne durera pas.
AU CACHOT, LES BAD DUDES
Jeff Sessions est désormais le shérif au pays. Lui-même, du temps où il était procureur puis ministre de la Justice de l’alabama n’a jamais montré grand-pitié pour les criminels. Cette fois-ci, il peut agir avec la bénédiction de Donald Trump qui, tout au long de la campagne présidentielle, a critiqué les commutations de peine ordonnées par Obama.
Cette clémence, à ses yeux, avait contribué à la récente explosion de violence observée dans plusieurs grandes villes du pays. Les experts le contredisent. Peu importe, depuis qu’il s’est installé à la MaisonBlanche, personne n’est sorti de prison avant son temps.
Jeff Sessions, son ministre de la Justice, a lui aussi écarté un autre projet du gouvernement Obama, celui de mettre fin aux contrats fédéraux avec des prisons privées. Avec le boom prévu dans la population de détenus, toutes les cellules vont servir.
Avec ce gouvernement, il n’y a pas qu’à l’égard des musulmans ou des illégaux qu’on sert la vis. Les Américains eux-mêmes vont aussi devoir marcher droit. Pour ceux qui se posaient la question: eh oui, il y a encore une justice dans ce monde. Et elle a la mèche courte.