Défilé de véhicules contre le président Maduro
Nouvelle journée de protestations au Venezuela
CARACAS | (AFP) Des caravanes de voitures, de motos, de vélos et même de chevaux ont défilé hier au Venezuela, théâtre d’une nouvelle journée de protestations contre le président socialiste Nicolas Maduro.
Dans la ville de Valencia, un de ces cortèges a été dispersé par les forces de l’ordre à l’aide de gaz lacrymogènes et des barrages avaient été dressés par la garde militarisée, a constaté un journaliste de L’AFP.
À Caracas, le convoi qui devait parcourir quelque 25 kilomètres jusqu’à l’état de Vargas a été stoppé par des motards de la police qui ont également fait usage de gaz lacrymogènes sur une autoroute.
«Il faut continuer à chercher des formes de protestation. Des marches? On marche. Des blocages? On bloque. Des caravanes? On est là!» a déclaré Rafael Galvis, 46 ans, au volant d’un camion transportant une dizaine de manifestants à l’arrière, équipés de drapeaux vénézuéliens et de pancartes contre Maduro.
MANIFESTATIONS HOSTILES
Le Venezuela est secoué par une vague de manifestations hostiles au chef de l’état, qui ont souvent dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre et en pillages. Elles ont fait 38 morts et des centaines de blessés en six semaines.
«Nous allons continuer, dans la rue, à trouver une sortie de crise», a assuré Freddy Guevara, le vice-président du Parlement, seul organe public contrôlé par l’opposition.
Juché sur son vélo, Alvaro Sanabria, 53 ans, s’est dit prêt à «aller jusqu’où il faudra aller».
Dans l’état de Cojedes, des groupes de cavaliers se sont unis au défilé des antichavistes (du nom du défunt président Hugo Chavez, 1999-2013).
En face, le gouvernement a organisé une contre-manifestation au coeur de Caracas, avec activités sportives au programme, afin de soutenir le projet d’assemblée constituante voulu par le chef de l’état.
Malgré le net rejet de l’opposition, le gouvernement poursuit ses réunions avec les différents pans de la société pour préparer cette constituante. Ses adversaires l’accusent d’ainsi chercher à contourner l’organisation d’élections libres dignes d’une «véritable démocratie».
OTAGES
Par ailleurs, un groupe de manifestants a retenu deux policiers vénézuéliens durant une dizaine d’heures à San Cristobal, les obligeant à demander la libération d’opposants détenus, a annoncé hier le Défenseur du Peuple, Tarek William Saab.
Les deux agents de la police nationale ont été encerclés au cours d’une manifestation contre le président Nicolas Maduro et retenus dans une maison, selon le responsable de cette autorité chargée de veiller au respect des droits de l’homme.
Ils ont été libérés vendredi soir après l’«intervention du Défenseur du Peuple», a écrit M. Saab sur Twitter.
Lors de leur captivité, les policiers ont été filmés et obligés à demander la libération d’un jeune opposant emprisonné, Omar Marino, et de «tous les prisonniers politiques».
Selon le Défenseur du Peuple, il n’y a finalement eu «aucun échange» entre ces policiers et Omar Marino.