Dans la tête de l’écrivain !
Le poète, dramaturge, écrivain et conteur Roch Carrier propose à ses lecteurs une petite incursion dans les coulisses de la création d’un roman avec son nouveau livre, Demain matin, j’écris un roman. Ils retrouveront avec plaisir sa plume tendre, drôle, très inventive.
L’écrivain prolifique avait envie, pour son nouveau roman, de raconter la vie de deux amis d’enfance qui allaient se retrouver longtemps après s’être perdus de vue. Cependant, d’autres personnages, venus d’autres lieux, d’autres temps, attendaient le moment propice pour entrer en scène. Et les deux amis furent quelque peu bousculés!
Roch Carrier raconte du coup les coulisses de la création – tout ce qui peut arriver pendant qu’il tente d’écrire –, parle de la création, de l’écriture, évoque des souvenirs. Il s’interroge sur ses origines, raconte des anecdotes de ses ancêtres. Luimême a grandi à Sainte-sabine, dans ce qui s’appelait dans le temps le comté de Dorchester, près de la frontière américaine. «C’est une belle région où les gens ont une solide personnalité!»
DESTINS DIFFÉRENTS
Après avoir passé 13 ans à étudier l’histoire de Wolfe et Montcalm pour un ouvrage précédent, il a eu envie de raconter l’histoire de deux amis d’enfance qui auront un sort différent, même s’ils ont grandi ensemble dans le même petit village.
«Je commence... et je découvre l’espèce de liberté dont j’avais été privé pendant tout le temps que j ’ ava i s consacré à mon livre sur Wolfe et Montcalm. J’ai été emporté par une espèce de vent... et j’ai commencé avec cet esprit, me sentant très libre. Mais il y a toujours quelque chose, peut-être plus intéressant que mon roman, qui arrive.
«Et il y a un phénomène qui se passe quand on devient moins jeune: il semble que tout à coup, on découvre une importance à des choses, des petites bêtes, des personnes ou des souvenirs auxquels on n’a jamais porté d’atten- tion. Et comme je suis libre... j’ai profité de ma liberté!»
Roch Carrier a été emporté par les événements qui arrivent sur la planète, par des événements plus intimes, comme le décès des proches. «J’ai tout intégré ça dans mon roman, sans jamais oublier où je voulais aller. Et parfois, je prenais une direction, mais elle s’avérait impossible, comme le fameux demi-frère de ma grand-mère qui est allé à Cuba.
«J’ai décidé de rendre compte de tout ça dans le contexte de ce roman que je voulais faire. J’ai toujours essayé de laisser vivre mes personnages, mais cette fois, ces personnages étaient vraiment à l’extérieur de moi et j’étais fasciné.»
SUR SCÈNE
En ce moment, Roch Carrier est très occupé par une tournée canadienne pendant laquelle il lit son histoire, Le chandail de hockey, accompagné par un orchestre symphonique.
«C’est une belle revanche parce que je voulais faire partie du choeur, à la chapelle, quand j’étais au petit séminaire. J’ai jamais pu, même si j’ai triché, même si j’ai emprunté l’uniforme réglementaire. J’ai été exclu du choeur... chaque fois que j’entre en scène avec une centaine de musiciens derrière moi, je pense au prêtre qui m’avait pointé du doigt et m’avait montré la porte de sortie! Vous voyez: tout est possible!»
» Roch Carrier est poète, conteur, romancier et dramaturge.
» Plusieurs de ses textes sont considérés comme des classiques et étudiés dans les écoles et les universités un peu partout dans le monde.