Hommage à une maman

J’aimerais vous demander s’il serait possible pour vous de publier le poème que je vous mets en pièce jointe le 14 mai prochain, jour de la fête des mères. Il a été écrit par ma grand-mère, Fabienne Rocheleau décédée en 2010 à l’âge vénérable de 97 ans. C’était une femme exceptionnelle et surtout courageuse qui a toujours fait preuve d’une grande bonté envers ses proches et ses amis. Comme son passe-temps préféré était l’écriture, il me semble qu’elle apprécierait que l’on diffuse ses écrits.

Ce faisant, je souhaite bien sûr lui rendre hommage à cette femme d’exception. Mais je souhaite surtout rendre hommage à toutes les mères du Québec, et en particulier à sa fille, ma mère, à qui je voudrais dédier ce poème. Comme nous lisons toujours votre chronique avec beaucoup d’intérêt, vous n’imaginez pas le plaisir que vous me feriez en répondant à ma demande.

Le poème de ma grand-mère à sa mère avait pour titre « Fête des mères-hommage à vous » mais en ce qui concerne la publication, que vous en ferez si cela doit se produire, je voudrais lui donner le titre « À maman, de ta fille Hélène »

« Chère maman, aujourd’hui c’est ta fête! En m’éveillant, ma première pensée est de te dire combien je voudrais être l’enfant parfait que tu avais rêvé. Comme je voudrais en bouquets de fleurs, t’offrir en ce beau dimanche de mai, les sentiments qui se pressent en mon coeur depuis longtemps chaque jour de l’année

Oublie pour moi les heures de tristesse, pardonne encore les tourments d’autrefois. Je voudrais tant te bercer de tendresse en souvenir de mes premières joies. Sur ton beau front le printemps fait la pause, les cheveux gris auréolent les ans, tout mon amour dans un bouquet de roses, pour la plus belle et meilleure des mamans. Je voudrais tant que le bonheur s’installe dans ton coeur et dans tes yeux souriants, pour que jamais l’hiver et ses rafales, viennent troubler la paix, chère Maman… » Fabienne Rocheleau (1913-2010)

C’est avec grand plaisir que je publie votre poème. Car la mère à laquelle il fait référence est très certainement la mère dont rêvent tous les enfants du monde, mais que malheureusement tous n’ont pas la chance d’avoir.

La mienne y ressemblait, mais les confidences reçues de certaines amies m’ont, très tôt dans la vie, fait comprendre que ce modèle n’était pas unique, et que certains spécimens de mère étaient moins à la hauteur.

Mais on sait tous à quel point le rôle de mère est difficile et souvent ingrat à jouer. On sait aussi qu’il n’existe pas de livre pour le décrire avec exactitude. Chacune y va à tâtons, selon son instinct, ses capacités, et surtout en fonction de la culture familiale acquise. Certaines femmes naissent pour ça et d’autres pas, mais la majorité d’entre elles font de leur mieux avec ce qu’elles ont.

J’assistais récemment aux funérailles de Janine Sutto et ses deux petits-enfants ont fait déférence à elle à peu près dans ces termes « … tu n’as peut-être pas été une mère à la hauteur mais tu as été une grandmère rêvée ». Janine elle-même dans sa biographie écrite par son gendre Jean-françois Lépine disait à quel point elle n’avait pas été adéquate pour sa fille Mireille alors qu’elle avait donné le maximum à sa jumelle Catherine affectée par la trisomie.

Mais l’important est de parvenir à faire la paix avec sa mère avant qu’elle ne parte pour le grand voyage, comme l’a fait Mireille Deyglun avec la sienne. Car mieux vaut garder un souvenir apaisant qu’un souvenir angoissant de celle qui nous a donné la vie. Je souhaite dont une super fête des mères à toutes les mamans! Et aux enfants, une envie de les célébrer. Ce n’est pas pour rien que dans tous les pays du monde on a dédié un jour précis pour que personne n’oublie.

Penséedujour Le décès d’une maman est le premier chagrin qu’on doit vivre sans elle. – Auteur inconnu