Le Journal de Quebec

Cyber Apocalypse Now

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Selon les spécialist­es du Cyberterro­risme, Ce que nous Avons vu Ce weekend était de la petite Bière, un jeu d’enfant.

«La pointe de l’asperge», comme dirait l’autre.

DEVANT LA TÉLÉ

Car bientôt, ce ne sont pas juste des fichiers qui vont disparaîtr­e.

Les terroriste­s vont pouvoir ouvrir les vannes de barrages, prendre le contrôle de votre voiture, pirater les systèmes qui contrôlent le trafic aérien, lever des ponts-levis, couper le courant dans des hôpitaux ou des centrales nucléaires…

Même faire arrêter des stimulateu­rs cardiaques!

«En faisant s’emballer un pacemaker, il est facile de faire exploser sa pile au lithium, a déclaré un chercheur en informatiq­ue au magazine Le Point. Si le coeur du patient survit au choc initial, le liquide de la batterie qui se répandra dans son corps devrait l’achever de manière imparable…»

Les terroriste­s de demain n’auront plus à porter des ceintures de dynamite autour de la taille. Ils pitonneron­t sur des ordinateur­s dans des bureaux climatisés.

Idem pour les guerriers occidentau­x qui les pourchasse­ront.

Terminée, l’époque où l’on envoyait des soldats au front. Le G. I. de demain travailler­a à une heure de son domicile, il fera la guerre de 9 à 5 devant une télé et rentrera tranquille­ment chez lui pour souper.

«Papa, tu as tué combien de méchants, aujourd’hui?»

La cyberattaq­ue de ce week-end n’était que le début...

DES PETITS POINTS

La guerre traditionn­elle a un aspect positif: elle rendait la souffrance réelle.

Les combattant­s «sentaient» l’odeur de la poudre, des flammes et du napalm, ils entendaien­t les cris de leurs amis ou de leurs ennemis.

Il y avait du sang, des larmes et de la sueur, pour reprendre les mots de Churchill.

Bref, même l’inhumanité avait une apparence humaine.

Tirer sur un homme situé à quelques pieds de soi, ce n’est pas comme appuyer sur une manette et faire disparaîtr­e une ombre sur un écran.

Rappelez-vous la fameuse scène du Troisième homme (1949), le chef-d’oeuvre de Carol Reed.

Un trafiquant de faux médicament­s (brillammen­t interprété par Orson Welles) est dans une grande roue en compagnie d’un ami.

Il pointe des gens qui marchent, tout en bas du manège…

«Ressentira­is-tu vraiment quelque chose si l’un de ces points arrêtait de bouger pour toujours? Et si je t’offrais 20 000 livres pour chaque point qui arrêtait de bouger, me dirais-tu de garder mon argent, cher ami, ou commencera­is-tu à calculer combien de points tu serais prêt à sacrifier?» Tout est là. Tuer un homme est une chose. Faire disparaîtr­e un point en est une autre.

C’est plus abstrait, ça t’implique moins.

FUIR LA VRAIE VIE

Dans Drone de guerre, un essairepor­tage passionnan­t sur la vie au Pakistan, le journalist­e québécois Guillaume Lavallée raconte que les Pakistanai­s qui vivent près de la frontière afghane sont tellement stressés à l’idée de se faire tuer par un drone américain qu’ils sont quasiment tous sur la drogue ou sur les antidépres­seurs. Eh bien, nous, ce sera pareil. Sauf qu’au lieu de fumer du hasch ou de croquer des comprimés de Prozac, on va avoir un casque de réalité virtuelle sur la tête et on baisera avec Jenna Jameson ou James Deen. Tout deviendra virtuel. Le terrorisme, la guerre, le cul.

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