Justin, les médias et le bon peuple
«Sur les grands dossiers stratégiques et économiques, qui est la voix du Québec à Ottawa? Pour l’instant, personne. Pas au niveau économique.»
Qui a dit cela? Non, pas le chef du Bloc québécois, mais Michel Leblanc, le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, qui n’est pas exactement un repaire de souverainistes enragés.
Il réagissait à la décision du gouvernement Trudeau de situer à Toronto plutôt qu’à Montréal la Banque de l’infrastructure du Canada et son budget de 35 milliards $, alors que l’idée originale vient de la Caisse de dépôt.
Il y a pourtant 40 députés libéraux du Québec à Ottawa, dont 6 ministres et le premier ministre lui-même.
Vite, à part Mélanie Joly et l’ex-astronaute Marc Garneau, nommez-moi les autres ministres du Québec.
SOUVENEZ-VOUS
En février 2015, le premier ministre du temps, Stephen Harper, avait critiqué la couverture biaisée, selon lui, de Radio-canada.
On s’était beaucoup indigné. Comment osait-il? Ouache!
Pire, il avait dit cela sur les ondes d’une radio privée de Québec! Il parlait à ces gens!
Le gouvernement Couillard, à genoux, supplie le gouvernement Trudeau de se dépêcher de nommer des juges pour éviter que des gens accusés de crimes graves soient libérés pour retards indus. S’il avait fallu que ce soit Harper… Justin Trudeau légalise le pot, je veux bien, mais il laisse les gouvernements provinciaux ramasser toute la facture.
Il passe ses vacances dans l’île privée d’un leader religieux.
Il bouscule un adversaire au Parlement.
Il prolonge la position des conservateurs sur les coupes unilatérales des transferts fédéraux aux provinces pour la santé. S’il avait fallu que ce soit Harper… J’entends d’ici les moqueries s’il avait fallu que les délégations canadiennes vendent des doublures en carton de Stephen Harper à titre d’articles promotionnels.
Un lecteur que je remercie me rappelle un autre cas nettement moins amusant.
Souvenez-vous de la colère (justifiée) au Québec face à la construction d’oléoducs dans l’ouest, encouragée par Harper, pour exporter le pétrole des sables bitumineux.
Trudeau a la même position. Où est passée la colère?
Ah, mais c’est vrai que pour faire le paon dans des conférences internationales sur l’environnement ou pour vanter le mont Royal à la télé, il est meilleur que le croque-mort de Calgary.
Quand il parcourt les zones inondées, il a l’air plus compatissant.
BIAIS?
Harper avait soulevé la colère avec son projet d’une réglementation fédérale des marchés des capitaux, même si la Cour d’appel du Québec vient de redire que c’est une responsabilité provinciale.
Le gouvernement Trudeau persiste dans la même voie que Harper.
Et je n’ai plus de place pour les autres exemples.
Si vous lisez tout croche, vous allez dire que je veux réhabiliter Harper. Pantoute…
Je note simplement le traitement de faveur dans certains médias. Et je dis: prouvez-moi le contraire.