La chicane familiale de 75 M$ des Desmarais est terminée
Le décès du frère du milliardaire Paul Desmarais père a mis fin à une chicane familiale de 75 millions $ qui s’était transportée devant les tribunaux.
«Il n’y aura pas de jugement», a confirmé Me Karim Renno, qui représentait Louis R. Desmarais père jusqu’à son décès, à la fin mars.
Depuis 2014, Louis R. Desmarais père s’était engagé dans une bataille judiciaire contre la succession de son richissime frère Paul Desmarais père. Dans sa poursuite civile, il alléguait avoir vendu 60 000 actions de Power Corporation à son frère en 1979, à condition de les récupérer un jour.
Plus personne n’a entendu parler de ce prétendu accord jusqu’en 2013, peu avant le décès de Paul Desmarais père. Personne n’a pu faire de vérifications auprès du défunt, et il n’existe aucune trace écrite de ce prétendu accord.
Louis R. Desmarais père réclamait 75 millions $, tandis que le clan de l’ex-dirigeant de Power Corporation avait répliqué en affirmant que la poursuite était tout simplement abusive.
«Nous demandons un montant pour compenser la perte de temps», avait plaidé Me Marc-andré Boutin à la cour lors du procès, sans toutefois chiffrer le dédommagement réclamé.
DÉSISTEMENT
Avec le décès de Louis R. Desmarais père, à l’âge de 94 ans, sa succession devait décider si elle poursuivait les démarches judiciaires, d’autant plus que les parties n’attendaient que le jugement de la Cour supérieure du Québec.
Mais plutôt que de continuer à aller de l’avant, ses héritiers ont fait le choix de tout arrêter.
La succession de Paul Desmarais père a, de son côté, tiré un trait sur la demande de dédommagement.
Cela signifie que le tribunal n’aura pas à déterminer si, selon lui, l’entente entre les deux frères existait vraiment.
Lors du procès, la succession de Paul Desmarais père avait affirmé qu’il n’existait absolument aucune trace du prétendu accord.
«Mon oncle m’excusera, mais j’ai pensé qu’il radotait; ma première pensée a été qu’il s’agissait d’un coup monté avec mes cousins», avait témoigné l’actuel chef de Power Corporation, Paul Desmarais fils, tout en ajoutant que, si l’allégation était vraie, il n’aurait «aucun problème à honorer» la dette.
GÉNÉROSITÉ
Paul Desmarais fils en avait profité pour rappeler la grande générosité de son père auprès de ses frères et soeurs, en donnant en exemple un dîner de famille où chaque invité a eu la surprise de recevoir un chèque d’un million $, caché sous les assiettes à table.
Au fil des ans, Paul Desmarais père avait donné 11 millions $ à son frère aîné Louis.