Le ministère des Transports caviarde le coût de conférences de presse
Le ministère des Transports refuse de dévoiler le coût de certaines de ses conférences de presse pour annoncer les programmations régionales des travaux routiers.
Alors que cette information devrait être publique, le MTQ a caviardé au feutre noir le coût d’activités médiatiques organisées pour présenter les investissements routiers 2017-2019 dans une demande d’accès à l’information rédigée par la Coalition avenir Québec. Il a pourtant accepté de fournir une réponse dans les 12 autres cas. Rappelons que Philippe Couillard avait promis de former le «gouvernement le plus transparent que les Québécois auront eu».
«Ce ne sont pas de gros montants, mais cette attitude permet de faire des suppositions, des supputations qui viennent teinter le jugement que l’on peut avoir sur le MTQ», affirme le député caquiste Benoît Charette en entrevue avec notre Bureau parlementaire.
«Le hasard veut que ce soient des régions où les circonscriptions sont largement libérales. Bénéficient-elles d’un supplément de moyens de communication pour faire valoir les réalisations du gouvernement? Je ne sais pas, mais on peut se poser la question», a-t-il ajouté.
Sur le document, le MTQ a même barbouillé le coût de trois événements organisés par le Centre de service partagé du Québec, un organisme public qui a pour mission d’offrir des services aux différents ministères. Zélé, le censeur du ministère a même camouflé la pagination du document. «Ça peut laisser croire que le politique se mêle du processus», déplore M. Charette.
« désolant »
Le MTQ a répliqué au parti de François Legault qu’il s’agit d’informations qui lui appartiennent. Benoît Charette en doute. «Ce sont des deniers publics. C’est une explication qu’on peut difficilement avaler», a dit le député de DeuxMontagnes.
«C’est désolant. C’est un ministère qui devrait faire preuve d’une transparence complète pour redorer son image», indique le porte-parole caquiste en matière de transport.
Il n’y a pas que les partis politiques qui souffrent à la main du Bureau d’accès à l’information et à l’éthique du MTQ. En avril, le MTQ a trafiqué la réponse à une demande d’accès à l’information visant les redevances payées par Uber et transmise par le Bureau parlementaire, en modifiant des dates et en coulant son contenu à un média concurrent. Il a aussi retardé la diffusion de l’information après une rencontre importante avec l’industrie du taxi.