Un autre humiliant revers pour Bombardier Transport
L’AMT de Montréal lui préfère une entreprise chinoise pour des voitures de train
Rejeté par la région de Toronto, Bombardier Transport essuie un autre humiliant revers. L’agence métropolitaine de transport (AMT), à Montréal, lui a préféré une entreprise chinoise pour la fabrication de 24 nouvelles voitures de son train de banlieue.
En plein sommet de l’union internationale des transports publics, qui se tient en présence de 2000 délégués à Montréal cette semaine, Bombardier Transport a appris que L’AMT avait plutôt choisi l’une de ses partenaires, la China Railway Rolling Stock Corporation (CRRC), pour la production de nouvelles voitures.
L’entreprise et l’organisme ont signé l’entente jeudi dernier, jour de l’assemblée des actionnaires de Bombardier. La CRRC et Bombardier étaient les seules entreprises à avoir répondu à cet appel d’offres.
La chinoise CRRC a offert la facture la moins chère, à 69 M$, bien moins que la cible de 103 M$ prévue par L’AMT.
Les premières voitures devraient faire leur apparition au printemps 2019 sur les lignes de Candiac, Vaudreuil-dorion et Saint-jérôme.
DEUXIÈME DÉFAITE
C’est une double humiliation pour Bombardier Transport, qui avait été la seule à présenter sa candidature lors d’un premier appel d’offres, en 2015. Le dossier de Bombardier avait alors été jugé insatisfaisant, et L’AMT avait relancé un appel d’offres modifié l’an dernier.
De plus, vendredi, l’agence de transport régional de Toronto, Metrolinx, a octroyé un contrat de 528 M$ à la française Alstom plutôt qu’à Bombardier, qui avait assuré le premier volet du projet. Metrolinx craignait que Bombardier ne puisse respecter certains échéanciers.
Malgré ces mauvaises nouvelles, le porte-parole de Bombardier Transport, Marc-andré Lefebvre, ne voit pas de problèmes chez Bombardier.
L’entreprise émet par ailleurs de «sérieux doutes» sur le processus de qualification ayant mené à la sélection de CRRC par L’AMT.
«C’est un fournisseur à bas coût sans expérience sur notre marché. Ça apporte beaucoup de risque aux contribuables québécois», dit-il.
«L’AMT a offert un contrat à une firme en se basant sur une page blanche et des promesses.»
15 % DE CONTENU CANADIEN OBLIGATOIRE
Il voit mal comment CRRC pourra respecter l’obligation de contenu canadien de 15 % prévu au contrat. Le train de Bombardier aurait été produit aux deux tiers au pays, selon lui.
En septembre dernier, Bombardier et CRRC avaient signé un contrat de collaboration. Cette collaboration se fait projet par projet, et rien ne les empêche de se faire compétition, précise M. Lefebvre.