Déjà plus de 35 000 réclamations auprès des assureurs
AGENCE QMI | Après la décrue des eaux, l’heure est au nettoyage pour certains sinistrés touchés par les inondations printanières.
On le sait déjà, il s’agit d’un événement majeur pour les compagnies d’assurance de dommages. Mais les données se précisent et donnent une meilleure idée de l’ampleur de la catastrophe.
«Depuis le début des événements qu’on connaît, soit depuis avril, c’est plus de 35 000 réclamations qui ont été déposées auprès des assureurs en assurance habitation. Il y en a d’autres qui vont s’ajouter: on ne parle pas encore de voitures inondées ou d’assurance entreprise», explique Pierre Babinsky, directeur des communications au Bureau d’assurance du Canada (BAC).
SINISTRÉS PAS ASSURÉS
L’inondation causée par la crue des eaux n’est pas assurable, sauf chez certains assureurs qui offrent cette protection depuis la mi-mars selon des critères précis. On peut donc présumer que la très grande majorité des sinistrés actuels ne sont pas assurés pour ces dommages.
L’assurance couvre toutefois les dommages causés par les refoulements d’égout, les voitures inondées et les frais de subsistance, note M. Babinsky. Encore faut-il avoir souscrit une assurance tous risques pour sa voiture, donc être assurés «des deux côtés», comme on le dit souvent.
Les véhicules qui ont été plongés dans l’eau au moins jusqu’au plancher sont normalement considérés comme irrécupérables, donc comme des pertes totales.
«Les critères sont en place pour que ces véhicules-là soient considérés comme non récupérables, donc ils ne peuvent pas être remis sur la route», précise le porteparole du BAC.
STRATÉGIE NATIONALE
Par ailleurs, le BAC est en discussion avec le gouvernement fédéral pour mettre en place une stratégie nationale relative aux inondations, comme l’a suggéré le député solidaire Amir Khadir.
«[Ce sont] des mesures pour que l’assurance privée puisse couvrir le risque d’inondation en espérant que ça dégage des économies pour le gouvernement et que cet argent puisse servir à mettre en place des plans d’atténuation du risque. Pour sortir du cycle actuel où on inonde, on reconstruit, on inonde et on reconstruit», précise M. Babinsky.
Les gens établis dans les zones inondables sont dans un cul-de-sac dans la mesure où ils seront de moins en moins assurables et les sinistres vont se produire à nouveau à l’avenir.