9 JEUNES SUR 10 VOIENT LES AUTRES TEXTER EN CLASSE
Le cellulaire est un fléau au secondaire, selon une vaste étude
Même si l’usage du cellulaire est interdit en classe, plusieurs élèves l’utilisent pour envoyer des textos ou consulter leur profil Facebook pendant leurs cours, révèle une vaste étude obtenue par Le Journal.
Thierry Karsenti, titulaire de la Chaire de recherche sur les technologies en éducation, a réalisé une étude menée auprès de 4390 élèves du secondaire, âgés de 14 à 16 ans.
Malgré l’interdiction, les élèves affirment voir leurs amis envoyer des messages textes (91 %) ou consulter Facebook (64 %) pendant les cours. Environ la moitié d’entre eux estiment que cette utilisation peut les déranger ou les déconcentrer (voir encadré).
«Les écoles ne se rendent pas compte à quel point les technologies sont quand même présentes dans les salles de classe», lance M. Karsenti.
Des jeunes lui ont raconté comment ils s’y prenaient pour consulter discrètement leur cellulaire en classe, certains allant même jusqu’à cacher leur téléphone dans leurs chaussettes.
« CÔTÉ OBSCUR »
Le chercheur, qui ne veut pas «démoniser» le cellulaire à l’école, y voit tout de même un «côté obscur». «Si les élèves sont toujours sur leur téléphone, même discrètement en salle de classe, ça ne peut pas les aider à apprendre», affirme-t-il.
Le chercheur de l’université de Montréal, qui n’en est pas à sa première étude sur le sujet, précise que l’omniprésence des réseaux sociaux en classe — surtout Facebook, Instagram et Snapchat — distingue cette enquête des autres réalisées précédemment, puisque les élèves qui possèdent un cellu- laire ont maintenant presque tous en main un appareil intelligent.
«Ce ne sont pas uniquement les textos, mais aussi les notifications provenant des réseaux sociaux. Les élèves nous ont dit qu’ils ont du mal à résister aux notifications qu’ils reçoivent», affirme M. Karsenti.
RESPONSABILISER LES ÉLÈVES
Puisque l’interdiction ne semble visiblement pas efficace, M. Karsenti affirme qu’il vaut mieux éduquer et responsabiliser les élèves face à l’utilisation du cellulaire en classe. «Il y a une absence de codes sociaux par rapport à l’usage du cellulaire en classe. Il faut leur faire prendre conscience des défis que ça peut poser pour leur réussite scolaire», ajoute-t-il.
Les résultats détaillés de cette étude seront présentés demain dans le cadre du Colloque international en éducation qui se déroule à Montréal.