100 000 $ pour apprendre le respect à ses employés
Les 5000 employés de la Ville de Québec devront tous suivre une formation intitulée «Le respect au travail, c’est l’affaire de tous», qui coûtera plus de 100 000 $ aux contribuables.
Cette formation, sous forme d’ateliersconférences (pour les cadres) et de conférences (pour les autres syndiqués), sera donnée par la firme ALIA Conseil qui a décroché le contrat de gré à gré. La dépense nette pour la Ville, en tenant compte du taux de récupération de la TVQ, s’élève à 101 280 $.
La formation «s’inscrit dans l’ensemble des efforts réalisés par la Ville de Québec afin de prévenir le harcèlement psychologique, l’incivilité et toutes formes de violence au travail», peut-on lire dans un sommaire décisionnel de la Ville, mis en ligne hier.
AGIR « EN AMONT »
Questionné par Le Journal, le vice-président du comité exécutif et responsable des ressources humaines, Jonatan Julien, assure que la Ville agit «en amont» afin de prévenir les problèmes et non «en réaction à une situation problématique de plaintes ou d’absentéisme».
«Quand on dit 100 000 $, c’est beaucoup d’argent, mais c’est 20 $ par employé pour un atelier de trois heures et demie. Si, au bout de l’année, on a trois ou quatre employés qui ne tombent pas en épuisement professionnel, on s’aperçoit rapidement que cet investissement-là en vaut nettement la chandelle», a-t-il fait valoir, ajoutant que d’autres grandes organisations, comme Desjardins, SSQ ou Vidéotron, ont eu recours à la formation.
«On va mettre le doigt sur des incivilités ou des gestes qui peuvent paraître banals une fois, mais qui, au fur et à mesure, peuvent entraîner des effets néfastes.»
PRÊCHER PAR L’EXEMPLE
Les élus doivent-ils prêcher par l’exemple en matière de respect? Oui, répond M. Julien, minimisant l’impact des déclarations incendiaires du maire Labeaume à l’endroit des syndiqués dans les dernières années.
«Dans n’importe quelle négociation où il y a des enjeux, c’est normal qu’il y ait des tensions, mais pour moi, le respect des élus envers les employés, c’est essentiel, puis je pense qu’on ne se classerait pas au 15e rang des meilleurs employeurs au pays, selon Forbes, si ça n’existait pas», a-t-il plaidé.
En 2014, la Ville avait prévu investir au moins 100 000 $ afin de mettre sur pied un programme destiné uniquement aux pompiers pour leur apprendre «l’importance du respect et de la courtoisie».
La publication d’un article du Journal et la réaction du syndicat des pompiers avaient toutefois fait reculer la Ville qui avait annulé son appel d’offres.