Un robot programmé par des élèves
Nao peut parler, répondre à des questions et bouger
Dans le cadre d’un projet de recherche, des élèves de deux écoles québécoises ont programmé le robot Nao, une première mondiale qui a permis de démontrer ses effets bénéfiques en classe.
Le robot Nao peut parler, répondre à des questions, bouger et même danser. Jusqu’à maintenant, il avait été programmé par des adultes pour interagir avec des élèves en classe.
Thierry Karsenti, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l’information et de la communication (TIC) en éducation, a voulu pousser l’expérience un peu plus loin. Dans le cadre d’une étude exploratoire, il a travaillé avec des élèves de 5e année de l’école Paul-jarry à Montréal, située en milieu défavorisé, qui sont arrivés à le programmer. L’expérience a aussi été concluante avec des adolescents en adaptation scolaire du Centre de formation en entreprise et récupération (CFER) de Bellechasse.
MOTIVATION
«Rapidement, on a vu le potentiel auprès des élèves, l’engouement pour ces outils-là. On a vu des élèves faire des heures supplémentaires pour program- mer le robot. Au niveau de la motivation et de l’intérêt, c’était vraiment exceptionnel», lance M. Karsenti, qui considère que cet outil peut aider à lutter contre le décrochage scolaire et même améliorer la réussite des élèves.
Alex St-hilaire le confirme. Il est l’un des élèves du CFER de Bellechasse qui a programmé le robot avec son camarade de classe Thomas Côté. «Avant, je n’aimais pas aller à l’école, je n’avais pas la tête à ça. Avec Nao, ç’a tout facilité, j’ai de la motivation à aller l’école maintenant», lance le jeune homme de 16 ans.
Le robot Nao a aussi été utilisé en classe avec des élèves autistes, qui ont interagi davantage avec le robot qu’avec leur propre enseignant, raconte le chercheur de l’université de Montréal.
UN ROBOT DISPENDIEUX
Le robot Nao n’est toutefois pas près d’envahir les écoles québécoises, puisqu’il coûte environ 8000 $ l’unité. L’investissement pourrait toutefois être rentable, selon M. Karsenti. «C’est cher, mais si on regarde globalement ce que ça coûte, la réussite scolaire, amener deux ou trois élèves de plus à ne pas décrocher, ça vaut la peine», affirme-t-il.
M. Karsenti souligne que le prix de ce robot est environ le même qu’un tableau interactif, présent dans la majorité des écoles québécoises, alors que son utilité a été maintes fois remise en question.