Québec tarde à appliquer sa réforme de l’aide sociale
La controversée loi 70 a été adoptée il y a sept mois
Québec n’a toujours pas mis en marche la réforme sur l’aide sociale, sept mois après l’adoption de la controversée loi 70 qui permettra de couper les prestations des demandeurs d’aide sociale qui refusent de se chercher un emploi.
«Vous savez que l’aide sociale, c’est un programme où la réglementation est très, très importante. Les juristes de l’état maintenant sont au travail, et on pense pouvoir déposer bientôt nos règlements pour pouvoir aller en consultations, et éventuellement aller... démarrer le programme», a affirmé le ministre de l’emploi et la Solidarité sociale, François Blais.
En 2016, le gouvernement Couillard menaçait le PQ et Québec solidaire d’un bâillon parlementaire pour les forcer à adopter ce projet de loi puisqu’il y avait urgence.
M. Blais a fait cette sortie après que les partis d’opposition ont annoncé un point de presse pour lui demander de retirer la portion la plus controversée de sa ré- forme. Elle prévoit couper d’environ un tiers la prestation de base mensuelle de 623 $ des nouveaux demandeurs d’aide sociale jugés aptes à travailler s’ils refusent de participer à un programme de recherche d’emploi.
MESURES JUGÉES NÉCESSAIRES
Le Parti québécois, Québec solidaire et des groupes sociaux comme le Front commun des personnes assistées sociales ont dénoncé cette mesure. Le député Harold Lebel croit même que le ministre Blais propage des préjugés sur les assistés sociaux qui «ne sont pas capables de se prendre en main».
M. Blais estime de son côté que les mesures punitives sont nécessaires pour raccrocher les jeunes vivant de l’aide sociale au marché du travail afin de les sortir de la pauvreté.
L’application de la loi 70 n’est pas la seule mesure qui prend du retard dans l’agenda du gouvernement Couillard. Les projets de loi sur les pitbulls, les pantalons de clown des policiers et la neutralité religieuse sont retardés et ne seront probablement pas étudiés avant l’automne.