La journée en quelques lignes
CANNES | (AFP) Au Festival de Cannes, chaque journée réserve son lot de surprises et de déclarations. Et cette année ne fait pas exception.
La chanteuse et actrice Jeanne Balibar livre une double performance en incarnant Barbara sous la direction de Mathieu Amalric, dans un film dynamitant le genre du biopic en dévoilant par un film dans le film les coulisses d’une évocation inédite de la Dame en noir disparue en 1997.
«On m’avait souvent proposé de l’incarner et j’avais toujours refusé, a-t-elle déclaré hier. Les projets que l’on me soumettait ne rendaient pas justice à l’amour que je lui portais.»
Présenté en ouverture du volet Un Certain Regard, section de la sélection officielle réservée aux oeuvres singulières,
Barbara débarquera en salles en septembre.
LA DÉCLARATION DU JOUR
La déclaration du jour est attribuée à Robin Wright. Première dame des États-unis dans la série à succès House of Cards, l’actrice américaine a déclaré à Cannes rêver que Michelle Obama, l’épouse de l’ancien président démocrate, succède à Donald Trump à la MaisonBlanche.
«Ça prend du temps de casser le moule et de changer la psychologie des gens, a-t-elle souligné, lors d’une conférence sur la place des femmes dans le ci- néma, en marge du Festival. Le féminisme signifie l’égalité, un point c’est tout. À travail égal, salaire égal!»
BEAU CLIN D’OEIL
La langue anglaise, omniprésente sur la Croisette pendant le Festival de Cannes, a fait place hier au langage des signes avec Wonderstruck, émouvante plongée dans le monde du silence de deux enfants sourds signée par l’américain Todd Haynes. Tous les personnages principaux communiquent en écrivant des mots ou par langage des signes.
«On a voulu rendre hommage à ce qu’on peut faire avec nos mains, dont le langage des signes», a souligné le cinéaste.
La conférence de presse du film a même été traduite en langue des signes.
D’ailleurs, le film aborde le destin de deux enfants sourds à 50 ans d’intervalle, avec un film très émouvant porté par ses jeunes acteurs dont Millicent Simmonds, elle-même malentendante.
Plus encore, Space Oddity, célèbre chanson de David Bowie, est chantée par une chorale d’enfants dans le générique de fin de Wonderstruck de Todd Haynes. Le générique s’arrête sur les paroles « can you hear »... Émouvant!
EN OUVERTURE
La réalisatrice française Claire Denis a ouvert les festivités de la Quinzaine des Réalisa- teurs de Cannes avec son dernier opus, Un Beau soleil intérieur, quête du grand amour et ses vicissitudes avec Juliette Binoche, Xavier Beauvois et Philippe Katerine.
Annoncé à tort comme étant librement adapté de l’essai Fragments d’un discours amoureux de Roland Barthes, ce film résulte en fait d’un scénario original qu’elle a cosigné avec la romancière Christine Angot.
SUR TOUTES LES LÈVRES
La ministre israélienne de la Culture a réussi à déchaîner une tempête sur les réseaux sociaux en montant les marches dans une robe aux fortes apparences de manifeste.
Miri Regev, ministre très à droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu, s’est présentée à l’ouverture du Festival dans une robe longue ivoire représentant dans sa partie inférieure un vaste panorama de Jérusalem et de sa vieille ville, avec la coupole dorée caractéristique du dôme du Rocher.
La tenue de la ministre ressemble fort à une déclaration, tant la question de Jérusalem occupe actuellement le discours de la droite israélienne, contre ce qu’elle dénonce comme les remises en cause du lien historique entre les Juifs et la ville ou de la souveraineté israélienne sur celle-ci.
La robe a également donné lieu, sur les réseaux sociaux, à une foule de détournements.