Ottawa doit empêcher la fuite de milliards
Le Bloc et le NPD indignés par les paradis fiscaux
OTTAWA | Les milliards continueront de couler vers les paradis fiscaux tant qu’ottawa ne changera pas la loi, alertent le NPD et le Bloc québécois.
«C’est légal à cause d’entourloupettes, mais c’est loin d’être moral. Il faut que ça change», scande Gabriel Ste-marie, porte-parole en matière de finances et commerce international du Bloc québécois.
Le député a cité hier devant la Chambre des communes à Ottawa les révélations du Bureau d’enquête selon lesquelles les paradis fiscaux sont la seconde destination de l’argent des entreprises canadiennes à l’étranger, après les États-unis.
Au bureau de la ministre du Revenu national, Diane Lebouthillier, on répond en énumérant les mesures prises pour lutter contre l’évasion fiscale des grandes fortunes. Grâce au demi-milliard investi en 2016, l’agence de revenu du Canada (ARC) a récupéré plus de 13 milliards de dollars, se félicite la ministre.
L’agence a aussi lancé 120 vérifications comptables à la suite des révélations contenues dans les Panama Papers l’an dernier, souligne-t-on.
LÉGAL
«Même si on investit des centaines de millions de dollars de plus, le problème avec les recours aux paradis fiscaux, c’est que c’est légal», s’insurge Alexandre Boulerice, critique néo-démocrate en matière de finances.
Le député fait le lien avec la nomination d’un ancien cadre de KPMG au poste de trésorier du Parti libéral du Canada, révélé par Radio-canada.
La firme est soupçonnée par l’agence du revenu du Canada d’aider de riches Canadiens à cacher leur fortune dans un paradis fiscal, l’île de Man.
«Ça ne donne pas l’impression qu’on est sérieux dans la lutte à l’évitement fiscal», lance M. Boulerice.
PRIORITÉ
Tant le NPD que le Bloc québécois disent faire de la question des paradis fiscaux «une priorité» de leur parti.
Pour ce faire, ils suggèrent de revenir sur les ententes fiscales avec les pays qui offrent aux firmes canadiennes des allégements fiscaux, comme la Barbade.
Le porte-parole du Parti conservateur du Canada n’était pas disponible pour commenter les révélations du Journal.