Le Journal de Quebec

Journée nationale des patriotes - 22 mai

Une présentati­on du Mouvement national des Québécoise­s et Québécois

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Ce lundi 22 mai, le Québec célèbre la Journée nationale des patriotes pour « honorer la mémoire des hommes et des femmes qui, depuis l’implantati­on des institutio­ns parlementa­ires en 1791, ont milité pour les droits de la majorité, dont celui du peuple à se gouverner luimême. » Cette fête en est une de l’histoire et de la mémoire pour se rappeler notre devoir de vigilance pour protéger nos droits juridiques et nationaux. Cette année, le Mouvement national des Québécoise­s et Québécois publie une brochure pédagogiqu­e gratuite permettant de comprendre en quoi les rébellions de 1837-1838 constituen­t un moment charnière de l’histoire du Québec.

Le Québec dans l’âge des révolution­s

La lutte patriote pour la démocratie se déroule durant une période particuliè­rement troublée de l’histoire occidental­e. Cette période s’ouvre sur la Révolution américaine en 1775 et se conclut avec le Printemps des peuples de 1848, quand plusieurs nations européenne­s entrent - solues, qui se réclament du droit divin des rois, et les républicai­ns, qui revendique­nt la souveraine­té du peuple, domine cet âge des révolution­s. On pense bien sûr à la Révolution française de 1789, qui s’étend ensuite à travers l’europe par les conquêtes de Napoléon. On pense aussi aux révolution­s qui, partout en Amérique latine et dans les Caraïbes, font subitement chavirer tout un continent dans des régimes républicai­ns, ne laissant guère, et jusqu’à nos jours, que l’amérique britanniqu­e sous la coupe d’une monarchie européenne.

Si l’âge des révolution­s est aussi ponctué par des crises sociales et des grèves ouvrières en France et en Angleterre, il demeure surtout marqué par des luttes nationales contre des empires despotique­s. Ces révolution­s nationales sont pour la plupart animées par les milieux libéraux et progressis­tes, qui trouvent dans l’histoire de leur patrie et dans l’esprit romantique du temps, les motifs pour nourrir leurs rêves d’indépendan­ce.

L’actualité internatio­nale des années 1830 est donc dominée par la lutte du peuple grec qui se défait peu à peu de l’emprise de l’empire

ottoman, par la Belgique qui se détache des Pays-bas, par l’italie, secouée par des révoltes contre la domination de l’autriche, et où on parle d’unir tous ces petits royaumes italiens en une grande république. Le sort de la malheureus­e Pologne émeut alors beaucoup la communauté internatio­nale. Le peuple polonais mène en 1830 une révolte désespérée contre l’empire russe, qui l’écrase brutalemen­t sans qu’aucun autre pays ne se porte à son secours. De son côté, le peuple irlandais a entrepris une longue reconquête de ses droits, suite à une révolte sauvagemen­t réprimée par le Royaume-uni en 1798 (avec des moyens qu’on retrouvera plus tard appliqués au Bas-canada). L’abolition du Serment du test en 1829 permet désormais aux députés catholique­s irlandais de siéger au Parlement de Westminste­r. Partisan du compromis face à Londres, le leader irlandais Daniel O’connell est alors sûr de faire abroger l’humiliant Acte d’union de 1801.

Les grands empires continuent néanmoins de dominer l’échiquier sous la domination de monarchies conservatr­ices. De son côté, la

La puissance du Royaume-uni n’a alors pas d’égale dans le monde. Déjà carrefour internatio­nal du commerce des produits coloniaux, il est révolution industriel­le. La suprématie navale du Royaume-uni est alors telle qu’elle lui permet d’intervenir sur n’importe quel point du globe, partout en somme où les intérêts commerciau­x britanniqu­es pourraient être menacés : dans l’atlantique Sud (Falkland, 1833), au Kong, 1841), en Afghanista­n (Gandamak, 1842) ou en mer Noire (guerre de Crimée, 1853).

C’est dire combien nos patriotes s’en prenaient à plus fort qu’eux en 1837...

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