Kavis reed apprend le français
Le directeur général des Alouettes suit des cours sur une base hebdomadaire pour pouvoir communiquer avec les amateurs et les médias
Lors de la nomination de Kavis Reed au poste de directeur général de leur équipe, les Alouettes se sont fait pointer du doigt, car leur candidat ne pouvait pas s’exprimer en français.
En fait, ils étaient la seule équipe professionnelle de Montréal dont le directeur général n’était pas bilingue. Toutefois, c’était bien mal connaître Kavis Reed.
L’homme de football a fait savoir, lors d’une entrevue exclusive accordée au Journal, qu’il avait commencé à remédier à cette situation.
«Absolument», répond le principal intéressé en français avec un large sourire.
Il suit des cours de français de façon hebdomadaire et les poursuivra durant la saison 2017 malgré son horaire chargé.
«Mon objectif est de comprendre et parler assez bien pour donner des entrevues complètes avec les médias dans quelques mois», explique Reed, qui est maintenant en mesure de comprendre les conversations des gens.
Il jure qu’il n’apprend pas la langue de Molière pour faire taire certains journalistes qui avaient posé des questions à ce sujet lors de la conférence de presse qui avait officialisé sa promotion.
«Ça n’a rien à voir, confirme-t-il. J’ai commencé à me familiariser avec le français dès mon arrivée à Montréal en 2015 à titre de coordonnateur des unités spéciales, et les joueurs francophones de l’équipe peuvent le dire.
«Des gars comme Nicolas Boulay m’ont appris des formules de politesse et quelques phrases pour me débrouiller dans le quotidien.»
SUJET DE DIVISION
Quand il discute du français dans sa fonction, on sent qu’il a fait quelques recherches sur l’histoire sportive du Québec.
«Je sais que c’est très important pour les amateurs de Montréal que le directeur général des Alouettes puisse s’exprimer en français, mentionne Reed. En tant que dirigeant, je crois que je dois faire des efforts pour l’apprendre.
«Le français fait partie de la culture québécoise. La langue est une des raisons qui peut diviser une population. Je veux que nous ayons une marque de commerce rassembleuse.
«J’ai toujours cru qu’un groupe était plus fort quand il était uni que divisé.»
UNE PREMIÈRE DANS L’HISTOIRE
Avec l’entraîneur-chef, Jacques Chapdelaine, et le président, Patrick Boivin, qui s’expriment très bien en français, et bientôt Reed, les Alouettes pourront miser sur trois têtes dirigeantes bilingues.
Il s’agit d’une première dans l’histoire de la concession montréalaise.
Durant son règne de 20 ans au sein de la formation montréalaise, Jim Popp n’a jamais daigné apprendre le français. Reed, lui, tente d’emprunter cette voie pour se rapprocher des amateurs et des médias.
Est-ce qu’il réussira sa mission? Difficile de le dire alors que la saison régulière n’est pas encore commencée.
Par contre, si les victoires sont au rendez-vous, il pourra fermer le clapet à ses détracteurs... en français!