COMME UN ACTOFGOD
Face à une menace de grève générale dans la construction, les entrepreneurs de l’est du Québec avaient demandé hier de sécuriser les chantiers en espérant qu’un arrêt éventuel, qui affecterait pas moins de 43 176 travailleurs, ne dure pas trop longtemps.
«On s’attend à une grève à minuit. On ferme les chantiers au cas où il n’y aurait pas d’activités demain [mercredi]. On n’a pas le choix de prendre ça au sérieux. On espère que ce soit le plus court possible pour qu’il y ait le moins de dommages», a indiqué Richard Lagacé, président de Millénum Construction de Québec.
L’entreprise compte cinq chantiers majeurs en cours dans la capitale nationale, avec plusieurs unités locatives qui doivent être livrées pour le 1er juillet.
Le déclenchement d’une grève, qui toucherait 26 028 travailleurs uniquement dans la région de Québec, n’augure rien de bon, selon les promoteurs et les entrepreneurs contactés par Le Journal.
LA MÉTÉO N’A PAS AIDÉ
«On n’en veut pas [de grève] parce qu’évidemment, on est déjà très serré dans nos délais. Même si on perd une journée ou deux, ça va avoir un impact, avec toutes les belles journées qu’on a manquées à cause du mauvais temps», a ajouté François Pelchat, vice-président location et marketing chez Immostar.
Les appels de clients inquiets se multiplient chez Robko où l’on s’apprête à livrer une quarantaine d’unités, dont la moitié via le programme Accès famille de la Ville de Québec, mis en place pour faciliter l’accession à la propriété.
EFFET MULTIPLICATEUR
«Nos clients vont aller où? Pour une semaine ou deux, ils peuvent probablement s’organiser, mais à long terme, qu’est-ce qu’ils vont faire? Plusieurs pensent qu’on va payer l’hôtel, mais une grève, c’est comme un act of God. Personne n’est responsable là-dedans», a dit Ralph Koehler, vice-président de Robko.
Celui-ci estime avoir répondu à une quinzaine d’appels de clients qui craignent de se retrouver le bec à l’eau, en cas de conflit. En plus de gérer les clients mécontents, les entrepreneurs devront supporter le poids financier d’une grève éventuelle. Chaque semaine de grève représenterait entre deux ou trois semaines de retard sur l’échéancier, selon des entrepreneurs à qui nous avons parlé.