Titre Le grognon toujours et le en saint cap homme et b.c.
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0.0 — 6. CHRONIQUE texte face À face : le milliardaire, pompeux0.0 — 7. et CHRONIQUE Arrogant, SOUS-TITRESdevant le jésuite0.0 — 6. et CHRONIQUEson éternel texte sourire. On peut Aussi les voir tout Autrement : le leader de la plus grande puissance temporelle face À Celui de la première puissance spirituelle. ÇA devient soudainement pas mal plus sérieux.
Donald et François se rencontrent ce matin pour la toute première fois, mais il y a déjà une petite histoire entre eux deux. En février 2016, tôt dans la course à la présidence, le pape, informé que le candidat newyorkais voulait construire un mur à la frontière mexicaine, avait rétorqué que «cet homme n’était pas chrétien, si c’est ce qu’il dit». Trump avait aussitôt qualifié de honteux qu’un leader religieux puisse questionner la foi d’une autre personne.
La critique avait sûrement piqué le futur président, lui qui avait déjà confessé son admiration pour le pape argentin. Le jour de Noël 2013, @realDonaldtrump sur Twitter avait avoué que «le nouveau pape est un homme humble, tout comme moi, ce qui explique probablement pourquoi je l’aime tellement!». Tel quel, je vous jure, vérifiez : ça ne s’invente pas!
S’ENTENDRE, OUI ET NON
En fait, le pape et le président ont autant de raisons de se prendre à la gorge (ce qui ne serait pas très gracieux entre les murs du Vatican et ne conviendrait pas non plus entre un octogénaire et un septuagénaire) que de convenir qu’ils sont sur la même longueur d’onde.
Trump veut serrer la vis aux immigrants et aux réfugiés; François fait de leur accueil une question de dignité humaine. Le pape parle de la nécessité de protéger la planète et d’un «très solide consensus scientifique» prouvant le réchauffement climatique; le président charcute 31 % du budget de son Agence de protection de l’environnement.
Pourtant, ils parlent le même langage pour combattre la traite des êtres humains, la persécution des chrétiens au Moyen-orient et la protection de la vie. D’ailleurs, le pape François, nullement repoussé par la réputation de son visiteur, a affirmé qu’il cherchait toujours à trouver «des portes, même à peine entreouvertes».
PAS L’HOMME QU’ON CROIT
Ce qui m’incite à revenir sur ce « background briefing » auquel une douzaine de collègues, correspondants étrangers, et moi-même avons assisté avant le départ en voyage du président et que j’évoquais dimanche dans ma chronique. Ce « senior White House official », dont nous ne pouvons pas donner le nom, mais qui – croyez- moi – est très proche de Donald Trump, nous a d’abord fait la leçon sur la caricature faite du président par les médias : «Il est très réfléchi et écoute beaucoup.»
Il est, du coup, persuadé que ce sera une très bonne rencontre, même si, au départ, les positions des deux hommes sur certaines questions peuvent sembler diamétralement opposées: «Ce que le président a démontré, c’est qu’il est disposé à être flexible et ouvert d’esprit.»
Certains se prennent à rêver d’un miracle que le pape, apôtre de la miséricorde et de l’humilité, accomplirait, en faisant en sorte que Trump ne soit plus Trump.
Paradoxalement, les vaticanologues sont plus terre à terre : le président aura la chance d’apprécier la personnalité apparemment exceptionnelle du pape qui, lui, a indiqué qu’il attendait impatiemment cette visite : «Je ne juge jamais les gens avant de les avoir d’abord entendus.»
Le temps nous dira si le mystère de la fascination mutuelle aura fait effet.
En fait, le pape et le président ont autant de raisons de se prendre à la gorge