Pas d’élections anticipées, dit Couillard
Dernière journée du volet économique de la mission du premier ministre en Israël et en Cisjordanie
TEL AVIV | Dans le dernier droit d’une mission économique en Israël qui a eu des airs de campagne électorale, le premier ministre Philippe Couillard a fermé définitivement la porte à la possibilité de déclencher des élections anticipées.
«Non, je n’ai pas du tout ça en tête. On a adopté une loi sur les élections à date fixe, je ne vois pas de raison d’y déroger actuellement», a indiqué le chef libéral, lorsque questionné à propos de la rumeur qui court depuis un certain temps.
Dans un contexte où Québec solidaire a refusé, dimanche, de conclure une alliance avec le Parti québécois – une option qui récoltait 39 % des intentions de vote dans le dernier sondage Léger- Le Journal-le Devoir –, Philippe Couillard aurait pu être tenté de devancer le scrutin prévu à l’automne 2018.
ENCORE DU TRAVAIL À FAIRE
«Si je déclenchais des élections maintenant, avec raison, on me taxerait de faire de l’opportunisme sur le dos des difficultés de mes adversaires, a-t-il déclaré. Ce n’est pas comme ça que je veux gagner des élections. Je veux gagner des élections sur ce qu’on aura fait pour le Québec et sur ce qu’on propose pour les prochaines années.»
En théorie, la loi permet de solliciter un scrutin hâtif, a relaté M. Couillard. Mais pour en arriver là, «ça prend un enjeu absolument majeur», selon lui. «Je n’en vois pas», a-t-il indiqué.
Aux commandes d’un gouvernement majoritaire, le premier ministre a encore les coudées franches pour effectuer tout le travail qu’il souhaite voir complété d’ici la fin du mandat en cours.
Il songe toujours à rajeunir son Conseil des ministres lors d’un prochain remaniement. «Mais ce ne sera pas cette semaine ni la semaine prochaine ni le mois prochain. On verra», a dit M. Couillard.
EN PRÉCAMPAGNE
Lors d’une mêlée de presse en marge d’une activité avec les jeunes de l’école de hockey Canada-israël, dans un aréna situé en banlieue de Tel Aviv, M. Couillard s’est attaqué au chef du Parti québécois, Jean-françois Lisée.
À force de privilégier «la tactique», le chef péquiste est en train de se retrouver dans «un cul-de-sac», a observé M. Couillard, qui refuse de tomber dans ce piège.
«Vous le voyez ailleurs, on peut dire qu’on est en genre de précampagne déjà depuis plusieurs semaines. Ça va être comme ça [d’ici octobre 2018], mais ça aussi, les citoyens le décodent, croit M. Couillard. C’est pour ça que nous, on a voulu qu’il y ait des annonces gouvernementales sur une base régulière. Il n’y aura pas là de pléthore d’annonces, trois semaines avant les élections. Nous, on ne veut pas faire ça.»
M. Couillard terminera son voyage en Israël par une rencontre avec le premier ministre, Benyamin Netanyahou, prévue cet après-midi, à Jérusalem.