L’armée est déployée à Brasilia après des heurts
BRASILIA, Brésil | (AFP) L’armée a commencé à être déployée hier pour protéger les bâtiments publics à Brasilia, où la police a repoussé à l’aide de gaz lacrymogène les dizaines de milliers de manifestants qui tentaient de rejoindre le palais présidentiel pour exiger le départ du chef de l’état brésilien Michel Temer, accusé d’avoir autorisé des pots-de-vin.
«Actuellement, il y a des troupes fédérales ici, au palais d’itamaraty (siège du ministère des Affaires étrangères, ndlr) et d’autres troupes arrivent pour assurer la protection des bâtiments ministériels», a annoncé le ministre de la Défense, Raul Jungmann.
Les heurts ont éclaté au moment où la foule déferlait dans le centre de la capitale brésilienne, en direction du palais Planalto: la police a fait barrage en utilisant des grenades lacrymogènes, certains manifestants répliquant par des jets de pierres.
Envahi par les protestataires qui ont «déclenché un incendie dans une salle», le ministère de l’agriculture a dû être évacué dans l’après-midi, selon son service de presse.
«Dehors Temer!», scandait le cortège de 35 000 personnes, d’après une évaluation des autorités locales, qui ont recensé 500cars en provenance de tout le Brésil. Ces manifestations ont été convoquées notamment par plusieurs syndicats et par le Parti des travailleurs (PT, gauche) de l’ancienne présidente déchue Dilma Rousseff.
POTS-DE-VIN
Leur succès risque d’accentuer la pression sur le chef de l’état, au pouvoir jusqu’à fin 2018.
Les appels à sa démission se multiplient depuis la semaine dernière, quand a été rendu public un enregistrement dans lequel il paraît donner son accord au versement de pots-de-vin.
Rejetant fermement cette option, Michel Temer est toutefois menacé par un possible éclatement de sa coalition, tandis qu’une enquête a été ordonnée par la Cour suprême et que plusieurs motions ont été déposées pour tenter d’obtenir sa destitution.