Labeaume OUVERT À UN TRAIN DE BANLIEUE
Un architecte a fait germer l’idée dans la tête du maire
De plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer la mise en place d’un train de banlieue à Québec, un projet porteur, selon l’architecte Érick Rivard, qui a la ferme intention de le mousser au sein du comité sur la mobilité durable.
Nommé à ce comité consultatif par le maire Régis Labeaume, qui connaît ses intentions, M. Rivard entend profiter de la chance qu’on lui offre pour faire germer cette idée et vider la question qui n’a jamais vraiment fait l’objet d’études approfondies.
M. Rivard prône l’utilisation des rails existants pour desservir des pôles importants comme le ministère du Revenu, le Parc technologique, le centre commercial Place Fleur de Lys, l’amphithéâtre, le Cégep Limoilou et divers lieux achalandés en ville tout près de la gare du Palais.
«Entre la gare de Sainte-foy et la gare du Palais, il n’y a qu’un seul passage à niveau, ce n’est quand même pas banal, insiste-t-il en entrevue. Ce train-là, à toutes fins pratiques, il n’est jamais freiné, il n’est jamais dans le trafic, il n’enlève pas de voie de circulation aux automobiles. Tout le reste, ce sont des traverses sécurisées avec des viaducs, donc il y a vraiment une belle opportunité et il faut réfléchir là-dessus», plaide-t-il.
En mars 2016, dans un billet publié sur monlimoilou.com, ce designer urbain se désolait que le maire rejette l’idée d’aménager une gare à proximité du Centre Vidéotron, comme le réclamait Michel Granger de Québecor. Le contexte a changé avec l’abandon du projet de SRB Québec-lévis. Au micro du FM93 mercredi, M. Labeaume se disait désormais «très ouvert» à un train de banlieue.
UN LEVIER DE NÉGOCIATION AVEC LE CN ?
Même si le maire a fermé la porte à tout projet de transport collectif interrives pour l’instant, M. Rivard maintient qu’il faudra étudier, un jour ou l’autre, l’option d’un train de banlieue qui emprunterait le pont de Québec jusqu’à la gare de Charny et, ultimement, jusqu’à Saint-rédempteur. Il croit même que cela donnerait un levier de négociation aux gouvernements avec le CN pour régler définitivement le problème de peinture du pont.
«Si les secteurs publics sont appelés à intervenir [financièrement] dans ce dossier, ce n’est pas normal qu’on n’obtienne rien en retour. Un des trucs qu’on pourrait obtenir, ce sont des heures prioritaires d’utilisation de la voie ferrée» pour les trains de passagers.
PARCS INDUSTRIELS MIEUX DESSERVIS
Un autre membre du comité consultatif, l’homme d’affaires Pierre Dolbec (Corporation des parcs industriels de Québec), croit qu’un train pourrait régler en partie les problèmes de mobilité pour de nombreux ouvriers. «Le train de banlieue, je l’ai vécu [à Montréal], ça fonctionne excessivement bien dans l’ouest et je pense que c’est une des composantes qui peut faire partie de l’équation.»