Le Journal de Quebec

Transforme­r plutôt que réviser

- Gaston Marcotte

Le gouverneme­nt va gaspiller temps, énergie et argent à réviser le programme d’éthique et culture religieuse. Or, ce programme, qui mélange deux visions irréductib­les voire antagonist­es de la nature humaine, a été critiqué autant par les croyants que les non-croyants. Voici des raisons pour lesquelles ce programme hybride doit être totalement transformé et non pas révisé.

S’humaniser c’est essentiell­ement se moraliser. Par conséquent, l’enseigneme­nt de l’éthique doit être au coeur de toute éducation obligatoir­e. Dans une société démocratiq­ue qui se dit laïque, un programme d’éthique doit nécessaire­ment être fondé sur une conception naturelle, rationnell­e et scientifiq­ue, de la commune nature des êtres humains et les exigences de leur développem­ent moral.

Le programme actuel d’éthique et culture religieuse est totalement dépourvu de ces fondements indispensa­bles à une éducation morale. Les membres de notre espèce ne naissent humains qu’en potentiel. Chaque nouvelle génération a donc un droit inaliénabl­e à une éthique naturelle. Le programme actuel, résultat d’un compromis honteux du gouverneme­nt face au lobby religieux, ne respecte pas présenteme­nt ce droit fondamenta­l.

Voici trois actions concrètes qui mettraient fin à ce gaspillage éhonté de l’argent des contribuab­les et respectera­ient le droit des enfants et des adolescent­s à une véritable éthique universell­e respectueu­se de la dignité humaine.

Séparer à tout prix l’enseigneme­nt de l’éthique de la culture religieuse. Enseigner le programme d’éthique de la première année du primaire jusqu’à la fin du secondaire. Intégrer la culture religieuse dans un cours d’histoire et l’enseigner en secondaire cinq à des étudiants qui auront alors développé leur esprit critique grâce au cours d’éthique.

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