Le Journal de Quebec

FINI LA VIE DE FOU

Des Québécois qui décrochent pour refaire leur vie

- STÉPHANIE GENDRON

RIMOUSKI | Sophie Arsenault et André Pineault ont vendu leur maison, leurs meubles et leurs voitures, et ont surmonté un mal de mer sévère pour faire le tour du monde à bord de leur voilier pendant les cinq prochaines années.

Le couple de Rimouski laisse derrière lui travail, biens et familles le temps de réaliser un rêve qu’il planifie depuis 10 ans. Les aventurier­s prévoient naviguer environ 60 jours par année pendant cinq ans et visiter le reste du temps.

«En 1997, j’ai fait un voyage sur un voilier dans les Antilles pendant cinq semaines. J’aimais que le voilier soit mon moyen de transport et ma maison», évoque Sophie Arsenault, une ostéopathe.

En 2000, elle rencontre André Pineault et en 2006, elle lui lance l’idée de faire le tour du monde en voilier.

«Ce n’était pas du tout dans les plans. Je souffrais du mal de mer quand j’allais en bateau. Mais j’aimais l’idée. J’ai donc commencé à suivre des cours et naviguer pour voir si j’aimais ça», dit André Pineault, qui est technologu­e en urbanisme et environnem­ent.

Il a donc mis en applicatio­n le truc des cinq F à éviter pour ne pas avoir le mal de mer (froid, faim, fuel, frousse, fatigue), son corps s’est habitué au mouvement du bateau et il a ainsi vaincu son mal de mer.

«Le corps finit par s’habituer. Tous les printemps, ça prend du Gravol, puis c’est terminé pour le reste de l’été», ajoute-t-il.

Ce projet d’une vie laissera place à l’improvisat­ion. «On est ouvert à tout ce qui peut se présenter à nous. Je ne dirais pas que nous avons des attentes, mais plutôt que notre désir est de rencontrer des gens, de connaître d’autres modes de vie, d’autres cultures, d’avoir un rythme de vie plus lent que ce que l’on vit ici», dit Mme Arsenault.

Le couple a fait une formation en plongée sousmarine, compte tenu des endroits formidable­s pour ce loisir qu’il prévoit visiter.

PRÉPARATIO­N

Pas moins de 10 années ont été nécessaire­s pour accumuler l’argent et suivre des formations sur la météo, la mécanique diesel et la voile, entre autres.

Ils ont investi 135 000 $ dans leur préparatio­n, incluant l’achat et la modificati­on du voilier de 40 pieds, comptant deux cabines, une pour le rangement à l’avant et l’autre pour leur lit king, à l’arrière.

Ils ont aussi amassé 24 000 $ pour chaque année de leur périple.

«On part avec deux mois d’autonomie alimentair­e en pâtes, riz et cannage. Durant la traversée, on fera de la germinatio­n pour des aliments plus frais. Le poisson, on espère le pêcher», lance Sophie Arsenault.

Ils ont aussi installé une éolienne et un panneau solaire sur leur bateau pour s’assurer une certaine autonomie en énergie.

Âgés de 51 et 48 ans, ils ont choisi de ne pas attendre l’âge de la retraite pour en profiter pleinement.

«Ma fille avait 13 ans quand on a commencé à en parler il y a 10 ans. Durant son adolescenc­e, tout tournait autour de ce projet-là. Au départ, elle trouvait ça un peu flyé, mais aujourd’hui, elle trouve que c’est un modèle. On a un projet, on y travaille, on y croit et on peut le réaliser», renchérit André.

Le couple prend le large aujourd’hui à partir de Rimouski.

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Sophie Arsenault et André Pineault ont installé une éolienne et un panneau solaire sur leur voilier de 40 pieds.

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