Le Journal de Quebec

Bob le bricoleur en beau joual vert

- richard Martineau richard.martineau@quebecorme­dia.com

Avouez: on a presque cru qu’ils avaient changé, avec leurs discours sur la conciliati­on travail/famille.

«Je ne veux pas travailler le samedi, car je veux voir grandir mon enfant», «L’autre jour, j’ai raté les pratiques de ballet de ma fille à cause de ma job», «Je veux passer plus de temps avec ma famille»…

Un travailleu­r de la constructi­on qui aurait tenu de tels propos il y a 15 ans serait devenu le souffre-douleur du chantier.

Machos, les hommes québécois? Misogynes?

Voyons, même nos gros gars de la constructi­on sont roses!

Tout juste s’ils ne regardent pas des films de Meg Ryan à l’heure du lunch, en mangeant une salade au quinoa…

(Bon, si leur employeur acceptait de les payer temps double le samedi, ils se foutraient peut-être de leur famille, mais ça ne fait rien, ces témoignage­s étaient touchants…)

Les gars de la constructi­on sont des hommes roses ou des grosses brutes ?

LES GROSSES BOTTES

Malheureus­ement, juste comme les grévistes du marteau commençaie­nt à mettre une partie de la population dans leur poche («Oh, Bob le bricoleur qui change une couche entre deux tours de pépine, comme c’est mignon!»), le naturel est revenu au galop avec ses grosses bottes de travail.

Harcèlemen­t sur les chantiers, intimidati­on, vandalisme, gros taupins qui se promènent avec des pitbulls, Rambo Gauthier qui déclare la guerre aux médias à coups de «cr***» et de «tab****», patrons injuriés…

On peut sortir le gars de la jungle, mais on ne peut pas sortir la jungle du gars.

C’est ce qu’on appelle: se tirer dans le pied avec un gun à clous.

Sors la comédie romantique de Meg Ryan du lecteur DVD, et remplace-la par un bon vieux nanar de Chuck Norris.

Sensibles, les gars de la constructi­on? Doux, compatissa­nts?

Euh…

RETOUR AUX ANNÉES 1970

Désolé, les boys, mais on croira que le monde de la constructi­on a changé lorsque nos pères de famille qui ont le coeur sur la main ne toléreront plus ce genre de comporteme­nts sauvages de la part de leurs représenta­nts syndicaux.

C’est bien beau, la conciliati­on travail/famille, mais que diriez-vous de la conciliati­on syndicalis­me/savoirvivr­e? Nous sommes en 2017, pas en 1977. Rien de mieux pour vous mettre la population à dos que de vous conduire en goons.

Parlez-en aux pompiers de Montréal, qui ont glissé de leur échelle à la vitesse grand V quand ils ont allumé un feu devant l’hôtel de ville et qu’ils ont saccagé une salle…

RIEN NE CHANGE

Parlant de saccage et de harcèlemen­t…

Le co-porte-parole de Québec solidaire Gabriel Nadeau-dubois a déclaré qu’il refuse de condamner le recours à la violence pour faire avancer une cause. Il gérera ça «au cas par cas», dit-il.

Certains croyaient que son saut en politique le changerait, l’adoucirait. Eh bien non.

L’ex- leader des carrés rouges, qui regardait ailleurs lorsque des anarchiste­s masqués faisaient régner la terreur dans les classes, continue de croire que dans certains cas, la violence et l’intimidati­on peuvent être des outils légitimes.

Les électeurs de Gouin sont-ils d’accord avec cette déclaratio­n? On le saura lundi. Une chose est sûre: on est loin du ton doucereux et rassurant de Sainte Françoise…

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