Bob le bricoleur en beau joual vert
Avouez: on a presque cru qu’ils avaient changé, avec leurs discours sur la conciliation travail/famille.
«Je ne veux pas travailler le samedi, car je veux voir grandir mon enfant», «L’autre jour, j’ai raté les pratiques de ballet de ma fille à cause de ma job», «Je veux passer plus de temps avec ma famille»…
Un travailleur de la construction qui aurait tenu de tels propos il y a 15 ans serait devenu le souffre-douleur du chantier.
Machos, les hommes québécois? Misogynes?
Voyons, même nos gros gars de la construction sont roses!
Tout juste s’ils ne regardent pas des films de Meg Ryan à l’heure du lunch, en mangeant une salade au quinoa…
(Bon, si leur employeur acceptait de les payer temps double le samedi, ils se foutraient peut-être de leur famille, mais ça ne fait rien, ces témoignages étaient touchants…)
Les gars de la construction sont des hommes roses ou des grosses brutes ?
LES GROSSES BOTTES
Malheureusement, juste comme les grévistes du marteau commençaient à mettre une partie de la population dans leur poche («Oh, Bob le bricoleur qui change une couche entre deux tours de pépine, comme c’est mignon!»), le naturel est revenu au galop avec ses grosses bottes de travail.
Harcèlement sur les chantiers, intimidation, vandalisme, gros taupins qui se promènent avec des pitbulls, Rambo Gauthier qui déclare la guerre aux médias à coups de «cr***» et de «tab****», patrons injuriés…
On peut sortir le gars de la jungle, mais on ne peut pas sortir la jungle du gars.
C’est ce qu’on appelle: se tirer dans le pied avec un gun à clous.
Sors la comédie romantique de Meg Ryan du lecteur DVD, et remplace-la par un bon vieux nanar de Chuck Norris.
Sensibles, les gars de la construction? Doux, compatissants?
Euh…
RETOUR AUX ANNÉES 1970
Désolé, les boys, mais on croira que le monde de la construction a changé lorsque nos pères de famille qui ont le coeur sur la main ne toléreront plus ce genre de comportements sauvages de la part de leurs représentants syndicaux.
C’est bien beau, la conciliation travail/famille, mais que diriez-vous de la conciliation syndicalisme/savoirvivre? Nous sommes en 2017, pas en 1977. Rien de mieux pour vous mettre la population à dos que de vous conduire en goons.
Parlez-en aux pompiers de Montréal, qui ont glissé de leur échelle à la vitesse grand V quand ils ont allumé un feu devant l’hôtel de ville et qu’ils ont saccagé une salle…
RIEN NE CHANGE
Parlant de saccage et de harcèlement…
Le co-porte-parole de Québec solidaire Gabriel Nadeau-dubois a déclaré qu’il refuse de condamner le recours à la violence pour faire avancer une cause. Il gérera ça «au cas par cas», dit-il.
Certains croyaient que son saut en politique le changerait, l’adoucirait. Eh bien non.
L’ex- leader des carrés rouges, qui regardait ailleurs lorsque des anarchistes masqués faisaient régner la terreur dans les classes, continue de croire que dans certains cas, la violence et l’intimidation peuvent être des outils légitimes.
Les électeurs de Gouin sont-ils d’accord avec cette déclaration? On le saura lundi. Une chose est sûre: on est loin du ton doucereux et rassurant de Sainte Françoise…