La moitié des pompiers de Lac-au-saumon partent
Allégations de harcèlement impliquant deux officiers
RIVIÈRE-DU-LOUP | La moitié des pompiers de Lac-au-saumon, dans le Bas-saint-laurent, ont remis leurs «pagettes» à leur maire, jeudi, pour dénoncer la lenteur d’une enquête déclenchée à la suite d’allégations de harcèlement impliquant deux de leurs officiers.
La direction générale de la MRC de la Matapédia, qui gère ce service incendie impliquant huit casernes et 18 municipalités, confirme qu’une enquête est en cours relativement à un litige entre deux officiers de la caserne de Lac-au-saumon.
Selon nos informations, il serait question de harcèlement et d’intimidation qui perdureraient depuis un certain temps.
Joint par téléphone, le maire de Lacau-saumon, Michel Chevarie, a confirmé qu’une rencontre avec un pompier qui disait subir du harcèlement a eu lieu le 6 avril avec la préfète de la MRC de la Matapédia, Chantale Lavoie.
Mais il n’y a pas eu de développement depuis, jusqu’à ce que sept de ses 13 pompiers remettent leurs outils de communications au maire, jeudi. C’est donc dire que s’il survient un incendie, ils ne sont plus en service.
«Ce qui est inquiétant, c’est que ce soit long. C’est une plainte de harcèlement et la personne ciblée est toujours à l’emploi. Il aurait été souhaitable qu’elle soit au moins suspendue avec solde le temps de l’enquête», croit Michel Chevarie.
PERTE DE CONFIANCE
Un des sept pompiers démissionnaires, Hugo Gendron, ne se sent pas en confiance. «Je ne servirai pas un service incendie qui engage encore du monde ciblé par des allégations de harcèlement», résume le pompier actif depuis 12 ans. Celui-ci craint que l’on tente de camoufler le litige.
Reste que si les pompiers n’ont pas officiellement démissionné à ce jour, le fait qu’ils soient inactifs inquiète le maire. «À la MRC, on me dit qu’il n’y a pas de problème pour les interventions à la grandeur du territoire, mais c’est préoccupant», estime Michel Chevarie.
«Le dossier est géré avec sérieux et une rencontre sera faite avec les pompiers de Lac-au-saumon pour les informer du processus en cours lundi», a dit Mario Lavoie, directeur général de la MRC.
Une avocate des services des ressources humaines de la Fédération québécoise des municipalités a actuellement le mandat de mener une enquête.