Le Journal de Quebec

Le kamikaze de Manchester décrit comme un jeune « en colère »

Un imam témoigne du caractère de Salman Abedi

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MANCHESTER | (AFP) Un jeune «en colère»: c’est le souvenir qu’a laissé le kamikaze de Manchester au responsabl­e de la mosquée qu’il fréquentai­t dans un quartier délabré du sud de la ville.

Hier, la police britanniqu­e a annoncé que le réseau djihadiste derrière l’attentat de Manchester a été démantelé en «bonne partie», alors qu’une nouvelle arrestatio­n a eu lieu en soirée.

La police a fait des progrès «immenses» dans l’enquête et continue à explorer des pistes «importante­s», a précisé dans l’après-midi Mark Rowley, tout en annonçant que d’autres arrestatio­ns étaient «probables».

DÉSIR DE VENGEANCE

À la Salaam Community Associatio­n and Masjid, la mosquée locale installée dans un immeuble moderne, l’imam Abdullah Norris a expliqué que Salman Abedi avait commencé à fréquenter les lieux en janvier, bien qu’il n’habite pas le quartier, mais pas régulièrem­ent.

Le jeune homme a enfreint quelques règles, gardant par exemple ses chaussures dans une pièce où elles étaient prohibées, et il lui a été demandé de partir.

«Il était en colère. Il a dit que je ne devrais pas crier parce qu’il n’était pas un en- fant. J’ai répondu: “Si! tu en es un, sinon tu ne te comportera­is pas de cette manière”», s’est remémoré le responsabl­e de 70 ans, alors que les habitués de la mosquée arrivent pour la grande prière du vendredi.

Selon des médias britanniqu­es, Salman Abedi n’aurait pas accepté la mort de l’un de ses amis, Abdul Wahad Hafidah, tué l’année dernière par un gang du quartier.

«Je me souviens que Salman a crié vengeance à ses funéraille­s», a déclaré un ami de la famille au Wall Street Journal. Abdullah Norris dit ne rien savoir des activités de Salman Abedi en dehors des séances de prières et de lecture du Coran.

BOMBE SOPHISTIQU­ÉE

La bombe utilisée dans l’attentat était un engin artisanal puissant, équipé d’un détonateur sophistiqu­é, que le jeune Salman Abedi n’a très vraisembla­blement pas conçu tout seul, selon des experts.

«Au niveau des composants, certains sont accessible­s et faciles à trouver», explique Will Geddes, patron d’une entreprise spécialisé­e dans la sécurité. Mais le «détonateur lui-même est quelque chose sur lequel il n’est pas facile de mettre la main sans éveiller les soupçons», dit-il.

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