Un blitz pour éviter la loi spéciale
Les négociations pourraient se poursuivre jusqu’à lundi
Les négociations sectorielles entre l’alliance syndicale dans la construction et la partie patronale ont finalement repris hier, à Montréal. Elles pourraient se poursuivre jusqu'à lundi afin d'éviter la loi spéciale annoncée par le gouvernement Couillard.
Après trois jours de grève, les différentes parties ont maintenu le silence radio et tout indique que les discussions vont se poursuivre pour les 48 prochaines heures.
Les secteurs institutionnel et commercial ont entamé les discussions avec le syndicat vers 14 h hier, alors que ceux des grands travaux et du résidentiel ont été convoqués pour 15 h.
Il s’agit des premières négociations sectorielles à avoir lieu depuis le déclenchement de la grève, mercredi matin.
BLITZ DE NÉGOS
Les deux parties espèrent en venir à une entente rapidement, alors que le gouvernement du Québec laisse planer l’adoption d’une loi spéciale pour forcer le retour au travail des employés de la construction. Le premier ministre Philippe Couillard a mentionné que le processus serait prêt dès lundi.
Hier, tous ont indiqué vouloir en venir à une entente négociée plutôt que de se voir imposer une loi spéciale.
«Nous ne souhaitons plus attendre, nous voulons reprendre les négociations parce qu’on souhaite une entente. On ne veut pas de loi spéciale», a résumé Éric Côté, porte-parole de l’association de la construction du Québec (ACQ).
Son de cloche similaire du côté de l’association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ). «Beaucoup de points ont été réglés, mais il reste la question des salaires. Du chemin a été parcouru, et il faut continuer là-dessus», a expliqué son porte-parole François-william Simard, en entrevue à l’agence QMI.
L’alliance syndicale semble également résolue à en venir rapidement à une entente avec la partie patronale.
«On l’a dit publiquement qu’on est prêts à un blitz de négociations pour tous les secteurs», a résumé hier le représentant de l’alliance syndicale, Michel Trépanier, sur les ondes de LCN.
La nuit précédente, les négociations autour du tronc commun, qui concerne notamment les régimes de retraite et les avantages sociaux, n’ont pas offert les résultats escomptés, ont reconnu les deux parties.
INTIMIDATION
La Commission de la construction du Québec (CCQ) a indiqué hier avoir reçu plusieurs plaintes de salariés qui travaillent malgré la grève et qui se disent intimidés par les grévistes. En vertu de la loi, les travailleurs de la construction ne sont pas tenus de faire la grève bien qu’elle ait été déclenchée par leur syndicat, a précisé la CCQ par communiqué.
Quelque 175 000 travailleurs de la construction sont sans contrat de travail depuis le 30 avril dernier.