Vers une loi spéciale pour mettre fin à la grève de la construction
La grève dans l’industrie de la construction se poursuivait hier soir alors que les négociateurs syndicaux et patronaux n’ont pas réussi à s’entendre au cours d’un blitz de négociation durant la fin de semaine, laissant le champ libre à l’adoption d’une loi spéciale.
Les premiers signes d’impasse sont apparus hier matin lorsque l’association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) a annoncé qu’elle s’était retirée de la table de négociation du secteur résidentiel, ajoutant qu’elle maintenait toutefois son offre finale soumise à la partie syndicale vendredi soir.
« Compromis »
«Au cours des négociations, nous avons fait plusieurs compromis en plus d’accepter plusieurs demandes de l’alliance syndicale, a affirmé le porte-parole de L’APCHQ, François-william Simard, dans un communiqué. Nous avons offert des augmentations salariales supérieures à ce que nous offrions au départ et plus élevées que la hausse du coût de la vie. Malheureusement, cela n’a pas été suffisant pour la partie syndicale et devant ce constat, nous avons choisi de quitter la table de négociation.»
Puis, en après-midi, une autre association d’employeurs, l’association de la construction du Québec (ACQ), qui négocie dans les secteurs institutionnel-commercial et industriel, a soumis une offre finale aux syndicats, leur donnant quelques heures seulement pour répondre.
«Jusqu’ici, il n’a pas été possible d’en arriver à une entente négociée […]. Malgré tous les efforts déployés par la partie patronale, notamment par des reculs significatifs sur la question de la flexibilité dans l’industrie, rien n’a permis de faire aboutir les discussions.
«La balle est maintenant dans le camp de l’alliance syndicale. Si elle refuse cette offre finale, que L’ACQ considère gagnant-gagnant, elle envoie ainsi le signal au gouvernement qu’elle seule souhaite la loi spéciale.»
À l’heure butoir, la réponse des syndicats, réunis au sein de l’alliance syndicale, a été négative.
La ministre du Travail, Dominique Vien, a déclaré en soirée, hier, qu’elle était «grandement préoccupée par la fin des négociations entre les parties patronale et syndicale».
Députés appelés à voter
Les députés ont déjà été appelés à se présenter à 9 h 45 ce matin à l’assemblée nationale afin d’adopter une loi spéciale obligeant les syndiqués à retourner au travail.
En guise de réaction, l’alliance syndicale a invité tous ses membres à aller manifester devant le parlement de Québec, ce matin.
Des autobus ont été nolisés pour transporter les manifestants et partiront de plusieurs régions tôt en matinée en direction de Québec.