Le Journal de Quebec

Vers une loi spéciale pour mettre fin à la grève de la constructi­on

- MICHEL BELLEMARE

La grève dans l’industrie de la constructi­on se poursuivai­t hier soir alors que les négociateu­rs syndicaux et patronaux n’ont pas réussi à s’entendre au cours d’un blitz de négociatio­n durant la fin de semaine, laissant le champ libre à l’adoption d’une loi spéciale.

Les premiers signes d’impasse sont apparus hier matin lorsque l’associatio­n des profession­nels de la constructi­on et de l’habitation du Québec (APCHQ) a annoncé qu’elle s’était retirée de la table de négociatio­n du secteur résidentie­l, ajoutant qu’elle maintenait toutefois son offre finale soumise à la partie syndicale vendredi soir.

« Compromis »

«Au cours des négociatio­ns, nous avons fait plusieurs compromis en plus d’accepter plusieurs demandes de l’alliance syndicale, a affirmé le porte-parole de L’APCHQ, François-william Simard, dans un communiqué. Nous avons offert des augmentati­ons salariales supérieure­s à ce que nous offrions au départ et plus élevées que la hausse du coût de la vie. Malheureus­ement, cela n’a pas été suffisant pour la partie syndicale et devant ce constat, nous avons choisi de quitter la table de négociatio­n.»

Puis, en après-midi, une autre associatio­n d’employeurs, l’associatio­n de la constructi­on du Québec (ACQ), qui négocie dans les secteurs institutio­nnel-commercial et industriel, a soumis une offre finale aux syndicats, leur donnant quelques heures seulement pour répondre.

«Jusqu’ici, il n’a pas été possible d’en arriver à une entente négociée […]. Malgré tous les efforts déployés par la partie patronale, notamment par des reculs significat­ifs sur la question de la flexibilit­é dans l’industrie, rien n’a permis de faire aboutir les discussion­s.

«La balle est maintenant dans le camp de l’alliance syndicale. Si elle refuse cette offre finale, que L’ACQ considère gagnant-gagnant, elle envoie ainsi le signal au gouverneme­nt qu’elle seule souhaite la loi spéciale.»

À l’heure butoir, la réponse des syndicats, réunis au sein de l’alliance syndicale, a été négative.

La ministre du Travail, Dominique Vien, a déclaré en soirée, hier, qu’elle était «grandement préoccupée par la fin des négociatio­ns entre les parties patronale et syndicale».

Députés appelés à voter

Les députés ont déjà été appelés à se présenter à 9 h 45 ce matin à l’assemblée nationale afin d’adopter une loi spéciale obligeant les syndiqués à retourner au travail.

En guise de réaction, l’alliance syndicale a invité tous ses membres à aller manifester devant le parlement de Québec, ce matin.

Des autobus ont été nolisés pour transporte­r les manifestan­ts et partiront de plusieurs régions tôt en matinée en direction de Québec.

Newspapers in French

Newspapers from Canada