Le Journal de Quebec

Les vrais amis de Donald Trump

- Lise Ravary lise.ravary@quebecorme­dia.com

Trump ne s’est pas fait d’amis en Europe la semaine dernière.

Que feraient les États-unis sous Trump si la Russie envahissai­t l’estonie ou la Pologne ?

Sa grossièret­é légendaire s’est avérée quand il a poussé le premier ministre du Monténégro, Dusko Markovic, pour se mettre en évidence au moment de la photo officielle des leaders des pays membres de L’OTAN.

Ajoutez à cela ses insultes envers l’allemagne, son ambivalenc­e face à L’OTAN et son refus de s’engager avec l’accord de Paris sur le climat, qui laissent entrevoir des lendemains qui déchantent pour le couple Europe-états-unis.

Une relation pourtant essentiell­e à l’équilibre géopolitiq­ue et à l’avancement de la démocratie dans le monde, surtout face à la croissance de l’asie et de l’afrique, deux continents dominés par des autocrates et des dictateurs.

Tristement, bien des gens croient que la démocratie ne vaut plus grandchose.

SOLIDARITÉ OTAN

Rappelons les faits d’armes du président pendant ce premier voyage officiel: il a fait la leçon aux pays membres de L’OTAN qui ne dépensent pas assez en défense, comme si L’OTAN lui appartenai­t, au même titre que ses golfs et ses hôtels.

Sur le fond, il a raison: 3,6 % du PIB des États-unis va à la défense, mais seulement cinq autres pays membres, sur 28, atteignent l’objectif qu’ils se sont eux-mêmes donné, d’ici 2024, soit 2 % du PIB.

Par contre, son refus de confirmer son soutien à la clause 5 du Traité de l’atlantique Nord, qui oblige les membres à se porter secours en cas d’attaque, a choqué. C’est le socle de L’OTAN.

Poutine doit se frotter les mains, car un schisme Europe-états-unis-otan lui laisserait les mains libres pour agrandir le territoire et l’influence de la Russie. Il ne s’est jamais caché de vouloir Make Russia great again.

Que feraient les États-unis sous Trump si la Russie envahissai­t l’estonie ou la Pologne? On ne le sait plus.

QUELS AMIS ?

En politique étrangère, Trump sem- ble préférer les hommes forts. Il entretient des relations chaleureus­es avec les Erdogan de Turquie, Duterte des Philippine­s (qui vient de «blaguer» que ses soldats pouvaient violer trois femmes sans être punis) et AlSissi d’égypte. Il a fait une génuflexio­n devant le roi d’arabie saoudite qui a dépensé des millions pour flatter son ego. Il admire Poutine.

Mais il crache sur des alliés de longue date. Pendant la réunion du G7 en Sicile, Trump a dit aux Allemands qu’ils étaient « bad, very bad », rapporte le magazine Der Spiegel. «Ils vendent des millions de voitures aux États-unis. Horrible. Nous allons arrêter ça.»

Les gens normaux ne parlent pas comme ça à leurs amis.

Résultat? Madame Merkel a déclaré hier que son pays ne «pouvait plus se fier aux États-unis comme partenaire­s». Que les Européens doivent désormais «prendre leur destinée entre leurs mains». Où cela laisse-t-il le Canada? Un bon point du voyage de Trump? Les mots durs qu’il a eus devant 50 leaders du monde arabo-musulman sur l’islamisme. «Sortez-les de vos mosquées, sortez-les de vos communauté­s… C’est une bataille entre le bien et le mal.»

Ces gens-là ne sont pas habitués à se faire parler ainsi. Il était temps que quelqu’un le fasse.

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