Le Journal de Quebec

Adieu la grande ville, bonjour maison sans eau ni électricit­é

Un couple vit dans un vieux camp de chasse et se consacre à ses chiens de traîneau

- Amélie St-yves

SAINTE-THÈCLE | Une femme qui était cadre au centre-ville de Montréal vit maintenant dans une minuscule maisonnett­e de 125 pieds carrés, sans eau courante ni électricit­é, sur un terrain de 14 hectares où elle élève 32 chiens de traîneau avec son conjoint.

Anne-marie Charest et Maxime Leclerc-gingras se lèvent chaque jour au petit matin, quand leurs chiens, installés dans des enclos extérieurs, commencent à japper.

En matinée, ils font courir les chiens par petits groupes pour les dégourdir, prennent leur café chauffé sur un poêle au propane qui a deux ronds, font leur yoga et méditent sur un magnifique site de Sainte-thècle, en Mauricie, où le silence est roi.

«Le silence est notre plus grande richesse. J’entends la neige fondre au printemps», illustre Anne-marie.

VIEUX CAMP DE CHASSE

Leur maison est un vieux camp de chasse construit par l’oncle d’anneMarie sur la terre de ses arrièregra­nds-parents. Pas d’électricit­é ou d’eau courante, mais du chauffage au propane et une génératric­e qui fournit assez d’énergie pour un petit frigo, un ordinateur portable et un cellulaire. Il s’agit du nécessaire pour faire fonctionne­r leur entreprise, qui offre des balades de chiens de traîneau et du gardiennag­e pour chiens.

La femme de 39 ans donne des cours de yoga dans les municipali­tés avoisinant­es, trois jours par semaine.

Il y a une quinzaine d’années, à l’âge de 26 ans, elle a choisi de quitter son salaire de 42 000 $ par an pour vivre de sa passion pour les chiens et le yoga. Elle se retrouvait loin du cycle de consommati­on auquel elle participai­t quand elle était cadre en gestion des ressources humaines pour CAA Québec, à Montréal, où elle a travaillé pendant six ans.

«J’allais magasiner sur mes heures de lunch, j’étais vraiment dans un mode de consommati­on, dans une autre mentalité. Maintenant, on consomme consciemme­nt chaque chose», raconte-t-elle.

AUCUN REGRET

Son ancienne vie ne lui manque aucunement. Alors qu’elle travaillai­t toujours pour la CAA, elle s’est portée bénévole pour un homme qui avait 150 chiens de traîneau dans les Laurentide­s. Elle a découvert une nouvelle passion et a tout laissé tomber pour un emploi qu’elle qualifie de précaire parce que les revenus dépendent de plusieurs facteurs comme la météo et la présence du public. Elle a rencontré son futur mari dans ce contexte.

Le couple est venu s’installer en Mauricie il y a cinq ans pour vivre en symbiose avec ses chiens, après avoir travaillé quelques années pour d’autres propriétai­res de chiens.

L’aventure a vraiment commencé quand ils ont constaté qu’ils ne pouvaient pas construire une maison comme ils le souhaitaie­nt à SainteThèc­le, puisque le terrain était zoné agricole.

Le camp de chasse, qui devait être utilisé temporaire­ment, est devenu un domicile permanent.

«On a quatre fenêtres. On s’amuse à dire qu’on a quatre postes de télé. Ceux sur les chiens, sur le coucher de soleil, sur la garderie de chiens, et la télé sur les gens qui arrivent», raconte avec amusement Maxime Leclerc-gingras.

Chaque jour, ils vont puiser plus d’une centaine de litres d’eau fraîche dans un cours d’eau situé à proximité, assez pour leur consommati­on personnell­e, pour leurs chiens et pour les tâches ménagères, car le lavage doit être fait à la main.

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Maxime Leclerc-gingras et Anne-marie Charest vivent ensemble dans cette minuscule demeure.

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